[Interview] Jean-Luc Blin, nouveau vice-président du Conseil Scientifique

 
Publié le 29/06/2022 - Mis à jour le 29/11/2022
Jean-Luc Blin

Factuel est allé à la rencontre de Jean-Luc Blin, nouveau vice-président du Conseil Scientifique à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur son parcours et ses objectifs au sein de cette instance.

Factuel : Quel est votre parcours ?

Mon domaine de recherche se concentre sur la physico-chimie des colloïdes, les matériaux poreux, l'immobilisation de biomolécules dans les matériaux poreux et la (photo)catalyse. En janvier 1997, j'ai obtenu mon doctorat de l’Université de Lille I, mention spectrochimie, réactivité, solides, molécules et j'ai été chercheur associé aux Facultés Universitaires de Namur en Belgique de 1998 à 2002. En mai 2005, j'ai passé mon Habilitation à Diriger des Recherches à l'Université Henri Poincaré-Nancy I.

J'ai été vice-doyen de la Faculté des Sciences et Technologies en charge du secteur Physique Chimie Géosciences Mécanique de 2010 à 2013, membre de l’équipe de direction et du conseil de l’Ecole Doctorale Lorraine de Chimie et Physique Moléculaires de 2013 à 2018 et responsable de l’axe « Matériaux moléculaires et hybrides pour la réalisation de micro et nano-systèmes » dans le projet CPER « Chimie et Procédés Durables au service des industries lorraines (SusChemProc) » de 2015 à 2021. Je suis directeur de l’institut Jean Barriol depuis janvier 2013 et j'ai été directeur du pôle scientifique Chimie et Physique Moléculaires de l’Université de Lorraine de 2012 jusqu'à quelques mois.

Factuel : quels sont vos objectifs au sein du Conseil Scientifique ?

L’objectif clairement affiché est de mener une politique qui permette de développer une recherche de pointe, au bénéfice de la connaissance et de l’innovation et de contribuer au développement socio-économique des territoires ainsi qu’à leur attractivité. Cette politique devra également nous permettre de relever les nombreux défis auxquels la recherche devra faire face dans les années à venir : préserver l’équilibre de tous les composants qui font la richesse de l’université, cultiver l’imbrication et la complémentarité fondamental-appliqué, accompagner les mutations de la recherche (science ouverte et articulation avec les objectifs de développement durable), créer les conditions de la découverte, de l’innovation et du dialogue entre les disciplines.

La recherche doit aussi être précurseur et participer à l’identification et à la définition de ces défis.

Jean-Luc Blin, vice-président du Conseil Scientifique

Pour relever ces défis et atteindre notre objectif, la politique menée en matière de recherche devra :

Permettre d’être présent sur les grands enjeux scientifiques et sociétaux

Cela passera notamment au travers du soutien aux projets émergents et l’accompagnement des talents mais sans oublier de consolider nos thématiques phares. Une politique forte d'investissement sur les équipements sera également nécessaire afin de disposer d’un large parc instrumental varié, moderne et de haut niveau sur les plateformes des laboratoires permettant ainsi de répondre aux besoins de nos unités, de partenaires académiques ou socio-économiques. Ces besoins en équipement concernent tous les domaines de l'université, directement ou indirectement.

Garantir l’unité de la recherche sur le territoire lorrain

Pour ce faire, il est essentiel de ne pas opposer recherche fondamentale et recherche appliquée, l’une et l’autre s’alimentant mutuellement. Il est également primordial que chacun puisse disposer de moyens nécessaires pour développer ses activités. En articulation avec l'I-ISITE Lorraine Université d’Excellence (LUE), il faudra aussi poursuivre le soutien à la recherche pluridisciplinaire et interdisciplinaire ainsi qu’aux collaborations de recherche internationales. La poursuite de la dynamique de la politique doctorale et le renforcement de l’écosystème d’innovation seront également mis en œuvre.

Accompagner ces mutations

La recherche est un monde en perpétuelle transformation et il conviendra d’anticiper aussi les mutations des pratiques qui sont en train de s’opérer afin accompagner nos personnels des unités de recherche et préparer notre université aux enjeux de demain.

Factuel : quels plans d'action allez-vous mettre en œuvre ?

Les principes énoncés précédemment vont se retrouver au travers de 8 plans d'action :

  • Une recherche ambitieuse et de qualité ;
  • Une recherche cohésive ;
  • Une recherche concernée par son écosystème territorial ;
  • Une recherche tournée vers l'international ;
  • Une recherche ouverte ;
  • Une recherche responsable ;
  • Une recherche qui prépare les futurs chercheurs ;
  • Une recherche qui valorise ses résultats vers la société.

À ces huit plans d’action s’ajoute celui consacré au pilotage de la recherche auquel le Conseil Scientifique doit être pleinement associé. En effet, comme indiqué dans le décret de création de l’Université de Lorraine, le Conseil Scientifique veille à la qualité et à la cohérence de la politique scientifique de l'établissement, à l'élaboration de laquelle il contribue. Il s'assure notamment de la liaison entre l'offre de formation et la politique scientifique.

Pour permettre au conseil de remplir ses missions, ma volonté est d’associer l’ensemble des acteurs représentés au sein du conseil aux travaux que nous aurons à mener et ce quelles que soient les listes électorales dont ils sont issus. Sur un plan plus opérationnel, je souhaite poursuivre le travail avec le comité permanent du Conseil Scientifique et la commission HDR. Il est important que toutes les sensibilités politiques soient représentées au sein de ces instances. Il me paraît également important qu’à chaque réunion plénière du conseil soit inséré systématiquement dans l’ordre du jour un point d’analyse stratégique. Je veillerai également à ce qu’un temps d’échange soit régulièrement consacré à la valorisation de la recherche et aux infrastructures de recherche.

Enfin, je m’engage à maintenir un dialogue régulier entre les travaux du Comité de Coordination Recherche, Innovation, Société du site lorrain (CORIS) et ceux du Conseil Scientifique afin d’impulser la politique de site et d’animer un échange permanent avec les organismes nationaux de recherche et le CHRU au sein du CORIS.

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