M’Barek Taghite nous a quittés le 25 mars 2022. Ses collègues et amis de l’Institut Jean Lamour rendent ici hommage à l’homme chaleureux qu’il était.
Titulaire d’une maîtrise de Mécanique de la Faculté de Nancy en 1981 et d’un DEA de l’Institut National Polytechnique de Lorraine (Nancy) en 1982, M’Barek a soutenu sa thèse de doctorat en mécanique théorique en 1988 dans ce même institut, au sein du LEMTA (Laboratoire d’Energétique et de Mécanique Théorique et Avancée).
Il a été nommé Maître de conférences en mécanique en 1989 à l’IUT Nancy-Brabois et il a effectué sa recherche au LEMTA. Ses travaux portent alors sur l’étude thermomécanique des milieux hétérogènes, tels que les échangeurs de chaleur, les matériaux composites, les supraconducteurs et les milieux perforés. Ils s’appuient sur l’utilisation d’approches d’homogénéisation multi-échelles et multi-périodes : méthode de l’énergie, méthode d’échelles multiples et développements asymptotiques raccordés.
Il rejoint en 2012 la jeune équipe Micro et Nano Mécanique pour le Vivant de l’Institut Jean Lamour. Il y embrasse un nouveau projet scientifique portant sur la modélisation multi-échelles du comportement mécanique des tissus biologiques. Il s’est intéressé aux approches phénoménologiques qui font appel aux théories élaborées de la mécanique des milieux continus. Pour la plupart des structures hétérogènes, le comportement multi-physique de chacun des constituants est en général bien connu. La problématique consiste à prédire la réponse de la structure à des sollicitations extérieures, compte tenu de l’organisation géométrique des différents constituants aux diverses échelles. Dans certains cas, les constituants indénombrables sont répartis périodiquement et sont faiblement connectés. C’est le cas, par exemple, d’un tissu musculaire ou d’un site de stockage de déchets nucléaires. M’Barek a travaillé sur la définition du problème homogénéisé pour un champ scalaire et sur sa mise en œuvre numérique.
Ses travaux l’ont amené à encadrer onze thèses de doctorat et à publier une cinquantaine d’articles dans des revues à comité de lecture. Sa dernière publication porte sur la rigidité de contact d’un milieu élastique micropolaire. M’Barek y a mis en évidence l’influence du nombre de couplage permettant de déterminer le module de couplage de Cosserat à partir d’expériences croisées.
M’Barek Taghite a exercé ses qualités de pédagogue à l’IUT de Nancy Brabois, dont il a dirigé le département Génie Mécanique et Productique de 2013 à 2016, mais également à la Faculté des Sciences et Technologies de Nancy, ainsi qu’au CNAM Grand Est Nancy. Dans le cadre de ses enseignements, Il a conçu et assumé la responsabilité d'une plateforme de travaux pratiques de mécanique et dimensionnement de structures commune à l'IUT et à la Faculté.
Né à Casablanca, M’Barek Taghite était considéré comme un véritable "pont culturel" entre le Maroc et la France. Ses anciens étudiants gardent de lui le souvenir d’un homme chaleureux, gentil et impliqué auprès d’eux. Très engagé dans la vie de la cité, M’Barek Taghite a présidé plusieurs associations sportives et d’aide aux devoirs. Il était lui-même un ancien footballeur vétéran du club de football Laxou Sapinière.
Sa force tranquille, sa bonne humeur et son goût de la fête manqueront à ses collègues de travail, qui adressent leurs plus amicales pensées à son épouse et à ses quatre enfants.