Un webinaire de présentation est organisé à destination de tous les citoyens volontaires au niveau local le mercredi 5 mai à 18h30.
La maladie de Lyme est une zoonose, une maladie infectieuse transmissible de l’animal à l’être humain, provoquée par une piqûre de tique infectée par la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato. En 2019, le réseau Sentinelles a répertorié plus de 50 000 cas en France métropolitaine, principalement dans le Grand Est, en Lorraine et en Alsace (plus de 100 cas/100 000 habitants). Grâce aux tiques collectées depuis 2017, le programme de recherche participative CiTIQUE a montré que 15% des tiques qui piquent les êtres humains étaient porteuses de cette bactérie, et 14% étaient porteuses d’un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé. Pour se prémunir de l’apparition de ces maladies, qui touchent l’être humain et plusieurs espèces d’animaux domestiques et sauvages, CiTIQUE a depuis son lancement l’objectif de prévenir les risques liés aux tiques, en établissant une cartographie du risque de piqûres de tiques sur le territoire, en repérant les périodes et les origines des piqûres, tout en s’appuyant sur la sensibilisation et la formation des publics. Dans le cadre du premier plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques, lancé en 2016, le programme CiTIQUE s’est appuyé dès juillet 2017 sur la création de l’application gratuite « Signalement TIQUE » en partenariat avec le Ministère des Solidarités et de la Santé, mise à disposition de tous les citoyens. L’application, dont une nouvelle version[i] a été rendue publique en mai 2020 pour faciliter les remontées d’informations et personnaliser le suivi des piqûres, a été téléchargée plus de 70 000 fois en moins de quatre ans.
Risque de proximité : une forte hausse des piqûres de tiques signalées dans les jardins au printemps 2020
Alors qu’entre 2017 et 2019, 28% des personnes avaient déclaré s’être fait piquer dans un jardin privé en France, le taux de déclaration des piqûres dans ce lieu s’est élevé à 47% entre mars et avril 2020 sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cette période liée au premier confinement strict du printemps 2020 (sorties interdites à plus d’1km du domicile) vient confirmer l’importance du risque de piqûres dans les jardins, ce milieu familier étant souvent moins perçu comme à risque par les particuliers, par rapport aux sorties en forêt.
Alors que les principaux lieux de présence de tiques identifiés par le grand public sont les forêts, les zones boisées et humides, et les herbes hautes des prairies, le risque de piqûre dans les jardins publics et privés nécessite désormais des recherches spécifiques pour améliorer la compréhension de ce phénomène et rendre visible ce risque auprès des pouvoirs publics, des citoyens et des professionnels de santé.
Connaître les facteurs de présence des tiques dans les jardins : le projet original et local TIQUoJARDIN
Si on sait qu’une partie des piqures de tiques a lieu dans les jardins privés, peu d’études ont été réalisées sur ce risque de proximité en France. Le projet TiQUoJARDIN, porté par INRAE, l’Anses, le LabEx ARBRE, l’Université de Lorraine et le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Nancy Champenoux, permettra de mieux connaître le risque lié à la présence de tiques dans les jardins privés des communes du Grand Nancy et alentours, de déterminer les facteurs communs de ces jardins influençant la présence de tiques, et d’identifier si ces tiques sont porteuses d’agents pathogènes. Cela sera possible grâce au travail en synergie des chercheurs et de citoyens.
Après leur inscription en ligne leur permettant de récupérer un kit de prélèvement dans un des trois points relais à disposition (situés à Champigneulles, au CPIE de Champenoux, et à l’Anses de Malzéville), les citoyens participants vont faire avancer la recherche sur les tiques. En suivant un protocole bien défini, ils vont pouvoir collecter les tiques présentes dans leur jardin, répondre à un questionnaire et apporter les tiques trouvées aux chercheurs. La collecte aura lieu du 5 mai au 11 juillet 2021. En raison de la logistique liée à la remise du kit de prélèvement nécessaire à la capture des tiques, le périmètre de l’étude est d’une trentaine de kilomètres autour de Nancy. Un webinaire de présentation du projet TIQUoJARDIN aura lieu le mercredi 5 mai à 18h30 et sera accessible en replay sur le site internet du projet. L’ensemble des résultats sera mis à disposition des citoyens et de la communauté scientifique nationale et internationale, comme pour tous les résultats issus du programme CiTIQUE.
Le projet TIQUoJARDIN est lancé sur le secteur de Nancy dans un premier temps pour nous permettre de tester le protocole et d’optimiser notre organisation avant d’envisager un changement d’échelle. Cette première étape va nous permettre d’acquérir de nouvelles connaissances utiles pour prévenir ce risque de proximité. Nous avons réellement besoin de la participation du plus grand nombre de citoyens pour la réussite de ce projet inédit et local. , expliquePascale Frey-Klett, coordinatrice du programme CiTIQUE.
[i] Depuis le lancement de la version de mai 2020, on comptabilise 22 017 nouveaux utilisateurs pour 27 884 signalements de piqûres en une année.
Télécharger l’application :
Pour Android : www.citique.fr/android
Pour iOS : www.citique.fr/ios
Site internet du programme CiTIQUE : https://www.citique.fr/
Informations sur le projet TIQUoJARDIN : https://www.citique.fr/tiquojardin