[8 mars] Portrait de Camille Cartier, chercheuse au CRPG

 
Publié le 10/03/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Camille Cartier, maître de conférences au CRPG, enseignant à la Faculté des Sciences et Technologies.

Quel est votre parcours ?  

Je travaille depuis 3 ans et demi comme enseignant-chercheur à l’Université de Lorraine. J’ai grandi à Toulouse, partagée entre plusieurs univers, dont celui de la musique et celui des sciences, en particulier des sciences spatiales. Après un bac général scientifique à dominante SVT en 2005 j’ai eu envie de vivre l’expérience universitaire, sans vraiment me poser de questions sur mon avenir professionnel. Je me suis ainsi engagée dans un parcours de Sciences de la Terre à l’Université Paul Sabatier à Toulouse. J’ai découvert peu à peu les matières qui me passionnaient (pétrologie, géochimie). J’ai fait entre ma Licence et mon Master une année sabbatique pendant laquelle j’ai été agent d’entretien en milieu hospitalier pendant 8 mois puis suis partie en voyage afin d’avoir une autre expérience de la vie. En rattaquant en M1 j’ai commencé à faire un pas vers la planétologie grâce à un module optionnel et un stage qui m’a passionné. Puis je suis allée faire le M2 recherche « Magmas et Volcans » à l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. J’ai pu y faire un stage de recherche de 6 mois dans le domaine de la pétrologie expérimentale, appliqué à la thématique de la formation des planètes telluriques. Enthousiasmée, j’ai souhaité me plonger profondément dans ce sujet en réalisant une thèse. Après avoir soutenu ma thèse en 2014, je suis partie voyager en voilier pendant plusieurs mois. J’ai ensuite décidé de revenir dans la recherche et ai eu la chance de faire un post-doc deux ans à l’Université de Liège (Belgique) sur un objet passionnant : la planète Mercure. Enfin j’ai saisi l’opportunité en 2017 d’une ouverture de poste de Maitre de Conférences à l’UL au CRPG, et j’ai eu la grande chance de signer un contrat juste avant mes 30 ans. Ceci me permet de travailler aujourd’hui dans de bonnes conditions et d’élever sereinement mon fils. 
 

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Je travaille sur la formation des planètes et astéroïdes telluriques. J’essaie de décortiquer les différents mécanismes physico-chimiques qui ont engendré ces objets tels qu’on peut les observer dans le Système Solaire, notamment grâce aux missions spatiales et à l’étude de météorites (qui sont des échantillons de ces objets), mais également tels qu’on commence à les observer dans des exosystèmes. Je base mon travail sur des expériences qui reproduisent les grandes étapes de la formation planétaire : condensation de poussières primitives à partir de gaz stellaire, accrétion et fusion de ces poussières pour former des « océans de magmas », séparation du métal pour former un noyau, cristallisation d’un manteau rocheux, dégazage d’une atmosphère. Mes recherches sont purement fondamentales et n’ont pas d’autre objectif que la construction de la connaissance.
 

Pourriez-vous partager avec nous une courte adecdote qui vous a poussé à faire ce métier ? 

Lorsque j’étais enfant, mon père, ingénieur dans le spatial, allait régulièrement lancer des fusées à Baïkonour, chargées de machines qu’il avait conçues pour que les spationautes réalisent des expériences plus ou moins folles dans l’espace (j’ai été particulièrement marquée par la « couveuse à tritons», envoyée par une fusée Soyouz à bord de la station Mir en 1998). J’étais aussi émerveillée par l’observation d’étoiles filantes, allongée dans l’herbe. Cet univers m’a toujours fait rêver.