[8 mars] Portrait de Solenne Fleutot, chercheuse à l’Institut Jean Lamour

 
Publié le 10/03/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Solenne Fleutot, maître de conférences à l’Institut Jean Lamour, enseignant à la Faculté des Sciences et Technologies.

Quel est votre parcours ? 

Après un baccalauréat scientifique, je me suis orientée vers les études en Physique-Chimie, motivée par l’envie d’enseigner cette matière. J’ai obtenu un DEUG Sciences de la Matière puis une Licence et une 1ère année de Master Sciences Physiques et Chimiques à la Faculté des Sciences et Techniques de Pau (UPPA*). J’y ai poursuivi mes études en Master 2 Matériaux et Environnement, année de Master au cours de laquelle j’ai découvert la recherche en effectuant un stage portant sur les « Etudes expérimentale et théorique des matériaux d’électrode pour microbatteries au lithium ». Au cours de ce Master 2, j’ai eu l’opportunité de faire du tutorat pour des étudiants de première année. Cette année m’a donc permis à la fois de découvrir la recherche et de confirmer mon envie d’enseigner. Le projet de devenir Enseignante-Chercheuse formulé à ce moment-là s’est confirmé pendant mes années de doctorat, au sein de l’IPREM** à Pau, au cours desquelles je travaillais sur le sujet des « Etudes expérimentale et théorique des interactions entre sous-réseaux organique / inorganique dans des systèmes hybrides modèles » et était monitrice. Après un semestre en tant qu’ATER et des post-doctorats à l’IPCMS*** de Strasbourg et à l’Université de Ghent en Belgique, j’ai été recrutée en 2012 comme Maître de Conférences en Chimie des matériaux à l’Université de Lorraine. 
 

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Je travaille dans une équipe de l’IJL, l’équipe Nano-bio-matériaux pour la Vie, qui mène son activité de recherche dans le domaine du développement de nouveaux matériaux pour des applications dans la santé. 
Il s’agit, par exemple, d’élaborer des biomatériaux artificiels avec des produits naturels qui imitent les propriétés des systèmes vivants. Ces biomatériaux bioinspirés sont utilisés dans l’ingénierie tissulaire et la médecine régénérative. Le développement de ces matériaux implique une bonne compréhension des systèmes vivants et de leurs propriétés, compréhension qui nécessite leur modélisation. Ainsi, un projet vise à développer des modèles numériques pour mieux appréhender le comportement biomécanique de la cornée humaine. 
Dans cette thématique, je travaille plus particulièrement au développement de nouvelles méthodes de synthèse de nanomatériaux et notamment de nanoparticules inorganiques qui présenteront plusieurs fonctions pour être utilisées seules ou intégrées à des dispositifs médicaux. Ces nanoparticules trouvent leurs applications en tant qu’agents de contraste pour l’IRM, dans le ciblage de maladies ou encore la délivrance contrôlée de médicaments.
Chacun de ces projets implique le travail de plusieurs collègues de l’équipe, du laboratoire et des collaborations régionales, nationales et internationales. 
 

Pourriez-vous partager avec nous une courte anecdote qui vous a poussé à faire ce métier ? 

Je n’ai pas d’anecdote particulière à partager. Ce qui m’a poussé à faire ce métier, ce sont des rencontres. Une enseignante m’a donné le goût de la physique-chimie au lycée. Deux enseignants-chercheurs ont pris le temps de discuter avec moi de leur métier que je ne connaissais pas avant de commencer mes études et de m’expliquer qu’il était possible de faire à la fois de l’enseignement et de la recherche quand je réfléchissais à mon orientation, puis m’ont accueilli dans leur laboratoire pour un stage « non obligatoire » qui m’a permis de mûrir mon projet professionnel.  
 
* UPPA : Université de Pau et des Pays de l’Adour
** IPREM : Institut Pluridisciplinaire de Recherche sur l’Environnement et les Matériaux
*** IPCMS : Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg