[8 mars] Portrait de Christine Rotonda, chercheuse à l'APEMAC, responsable du pôle Recherche au Centre Pierre Janet

 
Publié le 18/03/2020 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Christine Rotonda, chercheuse au laboratoire APEMAC, responsable du pôle Recherche du Centre Pierre Janet.

Quel a été votre parcours ?

Christine Rotonda : "Après une Licence en biologie cellulaire et physiologie animale, je me suis orientée vers un Master en Santé Publique à l’Université de Lorraine souhaitant apporter un volet santé à mes connaissances en sciences de la vie. Ce Master option Recherche Clinique et Epidémiologie a été une belle découverte et a suscité mon engagement professionnel dans cette discipline et surtout dans la voie de la recherche. J’ai ainsi poursuivi mes études par un doctorat Santé Publique et Epidémiologie que j’ai réalisé à l’Ecole de Santé Publique de Nancy en partenariat avec le CHRU de Nancy et avec l’Institut de Cancérologie de Lorraine dont le thème était « la fatigue associée au cancer du sein avec l’étude de son évolution, de ses déterminants et de sa prise en charge ». J’ai soutenu ma thèse en avril 2011. Depuis, je suis chercheure au sein du laboratoire EA4360 APEMAC « Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires » et depuis 2016, j’ai la responsabilité du Pôle Recherche du Centre Pierre Janet."

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Christine Rotonda : "Mon doctorat m’a permis d’acquérir une certaine expertise dans le champ de la mesure de la santé perçue en cancérologie ainsi que sur le développement, la validation et l’utilisation d’instruments de mesure complexe. Les indicateurs centrés sur le point de vue du patient étant des indicateurs important de l'état de santé global d'une personne, leurs prises en compte est importantes afin de mieux soigner les malades, la prise en charge du patient ne s'arrêtant pas au traitement de la seule maladie. De plus, l’étude des facteurs prédictifs de la santé perçue des patients m’a également permis d’orienter mes recherches vers l’évaluation des prises en charge et plus particulièrement de la santé mentale des patients atteints de maladie chronique. Au sein du Centre Pierre Janet, dont la mission est de développer la recherche, la formation et la pratique clinique dans le domaine de la prise en charge psychologique, mes actuelles recherches s’orientent plus particulièrement sur la prise en charge psychothérapeutique à distance de la souffrance mentale chez les patients atteints de maladie chronique." 

Quel conseil donneriez-vous à des jeunes filles qui souhaiteraient s'engager vers la recherche ?

Christine Rotonda : "Sans forcément faire de distinction de genre, pour s’engager dans la voie de la recherche, je pense qu’il faut être au clair avec l’objet que cela représente et les compétences à mobiliser, que l’on soit un homme ou une femme. La recherche, c’est d’abord un état d’esprit : questionner les évidences, ne pas accepter le discours général ou la première impression. C’est une démarche, celle de la recherche de preuves de la façon la plus rigoureuse possible.
On dit parfois que ce ne sont pas toujours les meilleurs étudiants qui font les meilleurs chercheurs, et pour cause : les qualités que doit posséder un bon scientifique ne se limitent pas à celles qui permettent de décrocher les meilleures notes.
Ainsi, un chercheur idéal devrait être :
critique vis-à-vis des autres chercheurs et de ses propres travaux,
créatif et imaginatif, mais tout en respectant un cadre très normé et procédural
un bon communicant pour présenter ses travaux et convaincre
capable de travailler en parfaite autonomie … et en équipe pluridisciplinaire et intégrative
sans oublier toutes les autres qualités humaines … la curiosité, la passion, l’objectivité, la rigueur, la persévérance, l’intégrité… etc.
Ainsi, Mesdemoiselles, si vous avez toujours envie d’être chercheure après la lecture de ces quelques lignes, engagez-vous pleinement sur la voie de la recherche ; voilà mon unique conseil !"