De tous temps, les hommes ont pratiqué la récupération, en détournant les objets de leur usage premier. Cette pratique se situe parfois à la marge du modèle sociétal. Elle est le fait de personnes qui oeuvrent par nécessité.
Depuis les années 1970, elle est aussi le fait de militants qui remettent en cause la société de consommation, pour des raisons d’autonomie écologique et intellectuelle Aujourd’hui, face à l’épuisement des ressources naturelles, les politiques gouvernementales tentent d’amoindrir la quantité de déchets que nous produisons.
Mais la société de surconsommation a rempli nos vies de marchandises : nous possédons quinze fois plus d’objets que nos grands-parents. Conséquemment, nos poubelles se remplissent de produits déchus, mais pas pour autant hors d’usage. La récupération, pratique jusqu’alors marginale dans les pays riches et relevant de la survie, s’organise donc aussi pour des raisons d’écologie sociale et environnementale.
Un film de Laurence Doumic et Emmanuelle Zelez
(52’ / France / 2016 / France THM Production & France Télévisions)
Accompagné par Jeanne Guien, doctorante en philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, laboratoire du CETCOPRA.
Jeanne Guien prépare une thèse de doctorat sur la réduction de la durée de vie des objets dans les modes de consommation contemporains. Ses recherches portent sur les conséquences de la généralisation de l’obsolescence et des produits jetables dans notre vie quotidienne : que pouvons-nous partager et transmettre, lorsque tous nos objets sont sans cesse détruits ? Est-il possible de constituer une culture, si rien ne dure ni ne survit de ce que nous fabriquons, utilisons, désirons, échangeons ? Telles sont les questions qui animent ses travaux, ainsi que ses engagements dans des collectifs défendant l’économie de seconde main ou luttant contre l’obsolescence, la publicité et la marchandisation du monde.
Organisé en partenariat avec la ville de Seichamps.
