Le 6 juin dernier avait lieu la remise des prix de l'édition 2018 du festival Sciences en Lumière. Après l'annonce du palmarés, nous avons eu la chance de discuter de leur travail avec les lauréats.
Zoom sur Adeline Herrou - chercheure au laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Université Paris Nanterre, CNRS), prix ex-aequo « coup de cœur » pour une recherche pour le film ethnographique « Maître Feng : moine taoïste en Chine, aujourd’hui ».
Qu’avez-vous exploré dans votre film ?
Adeline Herrou : Je suis ethnologue au CNRS et je m’intéresse à la vie des vieux moines taoïstes en Chine aujourd’hui, des personnages qui ont en propre d’avoir traversé les vicissitudes du XXème siècle en Chine où toutes les religions ont été interdites pendant plus de 15 ans, avec la Révolution culturelle (1966-76). Donc là il s’agit spécifiquement d’un portrait centré sur un moine qui s’appelle Maître Feng et qui est entré en religion avant l’interdiction, qui est devenu moine et qui ensuite a été renvoyé à la vie laïque. Il a été forcé à devenir paysan, et de travailler dans des champs. Et puis au début des années 80, il a pu revenir à la religion et a passé ensuite tout son temps à reconstruire des temples.
Quelles étaient vos attentes sur votre participation au festival ?
AH : Je n’avais aucune attente. Pour moi c’était déjà gagné d’avoir été sélectionnée parce que c’est la première fois que je fais un film. Et puis on pense toujours que nos sujets de recherche n’intéressent que nous, ils sont tellement pointus ! J’ai vraiment été touchée de recevoir un prix, un coup de cœur en plus !
Vos impressions générales ?
AH : J’ai beaucoup appris. J’ai adoré voir les films de chercheurs et de les suivre sur des sujets aussi différents.
Le prix « coup de cœur » pour une recherche – ex-aequo
« Maître Feng : moine taoïste en Chine, aujourd’hui », réalisé par Adeline Herrou, d’après une recherche d’Adeline Herrou, laboratoire d’éthnologie et de sociologie comparative (Université Paris Nanterre, CNRS) 72’/2017/France/LESC
Maitre Feng, bâtisseur géomancien, est, selon ses propres mots, simplement « un homme libre ». Reconnu comme un maître éminent il a fait le choix de refuser des propositions prestigieuses pour se consacrer à la reconstruction de temples détruits pendant la longue période d’interdiction religieuse.
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