Géographie historique : l’utopie de la Lorraine des Lumières face à la réalité d’aujourd’hui

 
Publié le 2/05/2018

Jean-Pierre Husson est l’auteur d’un ouvrage intitulé « La Lorraine des Lumières. Voyages dans les temporalités, les paysages et les territoires » aux éditions Vents d’Est et lauréat de la Bourse Histoire du prix Erckmann-Chatrian 2016. Ce livre est la synthèse de plus de 30 ans de quête archivistique croisée avec du travail de terrain.

Professeur émérite au Centre de recherche en géographie (LOTERR), l’auteur explique :

« Je me suis interrogé sur l’application de questions d’actualité à un territoire disparu, gommé ou partiellement parvenu à nous : la Lorraine du XVIIIe  siècle. Par exemple, à partir des inventaires et cartes anciennes, j’ai croisé l’état des surfaces forestières avec la question de la transition énergétique de l’époque, en l’occurrence la lente croissance de l’utilisation du charbon de terre afin de pouvoir mettre en convalescence les forêts. »

Les sept entrées thématiques du livre s’organisent autour de cette démarche et sont précédées par deux chapitres explicitant ce qu’est la géographie historique, sa démarche, ses outils, ses limites. Le dernier chapitre nous éclaire sur l’utilité de cette approche.

Portrait de Jean-Pierre HussonPour Jean-Pierre Husson, les interrogations actuelles sur le développement économe de la planète invitent à chercher dans le passé des éléments de réponses à nos interrogations. « Le Siècle des Lumières fut porté par l’utopie, animé par les débats. Ausculter ce siècle invitait à confronter l’utopie avec la réalité. J’ai retenu des thèmes qui parlent à la fois à nos contemporains et aux Lorrains du siècle de Lumières, ce qui permet des comparaisons, des transpositions, des lectures décalées et des points de convergences à propos d’un sujet ; par exemple la révolution logistique des routes, la respiration dans le tissu urbain. »

Jean-Pierre Husson poursuit désormais ses travaux sur la matrice territoriale en croisant les échelles de temps et d’espaces. « Je continue à ausculter, interroger, comparer les cartes anciennes à l’actuel, à rendre bavards ces documents pour alimenter le débat sur le fait d’aménager, ménager ou transmettre les territoires dont nous sommes seulement usufruitiers ».