Au sein du trinôme académique de Lorraine, les partenaires de la Défense, de la Sécurité Nationale, de l'Enseignement Secondaire, de la formation des cadres administratifs de l'Etat, de l'Université Lorraine et de la Société Civile se sont engagés dans des actions visant à développer l’esprit et la culture de défense nationale à destination des élèves, des étudiants, des personnels enseignants, chercheurs et administratifs.
Ainsi ce mercredi 11 avril, une cinquantaine de personnes (enseignants second degré, proviseur, doctorant, enseignants-chercheurs) sont venus assister à la 3ème journée d’une session structurée autour de la thématique « l’intelligence, une question de défense ». Après la partie Intelligence service dans les locaux Simone Veil de Paul Verlaine de Metz le 6 Février, et la partie intelligence économique à l’IRA de Metz le 14 Mars, ce séminaire s’est déroulé au LORIA avec un thème centré sur l’intelligence scientifique.
Après un mot d'accueil du Pr. Jean Yves MARION, directeur du LORIA, et des deux organisateurs de la journée, 3 conférences données par des spécialistes de haut niveau ont permis des échanges et discussions riches dans l'auditoire sur le thème de la journée « l’intelligence, une question de défense ».
- L'intelligence artificielle : le lien entre l’Homme et les machines - les robots à travers le cinéma : 2 enseignants-chercheurs du LORIA, M. DUTECH et M. DUPUY DE LA CELLULE, ont initié cette journée en s'appuyant de films de science-fiction pour positionner la place de l’intelligence artificielle dans l’imaginaire, puis dans sa concrétisation. De 1957 à 2005 les extraits ont souligné les constantes de questionnement et des approches. Avec méthode, les enseignants ont démontré le postulat récurrent utilisé dans tous ces films américains, à savoir que l'IA sera toujours plus forte que nous et que les extra-terrestres seront toujours des ennemis. En fait il faut plutôt comprendre que cette posture renvoie à l'agressivité de l'humanité dans ses rapports avec la Nature et entre ses membres. Les 2 enseignants ont poursuivi en démontrant avec brio qu’il y avait encore beaucoup d'erreurs dans les algorithmes et dans les résultats de l'IA aujourd'hui. Ce qui démontre que la primauté de l’Homme sur la machine demeure et demeurera une réalité encore intangible. Toute cette présentation s’est faite dans une interactivité permanente avec les participants … qu’il a bien fallu canaliser pour laisser l’intervenant suivant intervenir.
- L’espace Cyber : de la technique à la stratégie : par M. ROCHELET, délégué régional Grand Est de l’ANSSI (Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes Informatiques) , qui est donc ensuite intervenu pour présenter à la fois son service et surtout la lutte contre la cybercriminalité menée par ce dernier. Mêlant tout à la fois présentation scientifique et exemples, le conférencier a rendu abordable un domaine a priori aride pour les non-initiés. Les constats sont clairs 57% des entreprises et plus de 13 millions de Français ont été l'objet d'attaque en 2017. Le marché de la sécurité est donc devenu très juteux. Alors pour se prémunir individuellement, il faut user de prudence en ayant recours au logiciel Prim’X qui permet aisément le chiffrement des données, pratiquer des sauvegardes régulières, contrôler les mises en œuvre et la maintenance et finalement avoir recours au mooc gratuit de formation https://secnumacademie.gouv.fr
- Guerre et innovation : par le Professeur Hervé DREVILLON, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne, qui a prolongé la journée en abordant « guerre et innovation ». Il a construit son intervention autour de 3 entrées : la naissance de l’ingénierie militaire, l’impact des révolutions industrielles et la 1ère guerre mondiale, les guerres totales. Il a montré avec rigueur et finesse la transformation de la science en puissance par des ingénieurs tel Léonard de Vinci et Vauban. La technique, les innovations se multiplient avec les progrès industriels, le tout placé sous le vigilant primat du politique. Au final, le rapport entre la technologie et l'Homme est le cœur de la problématique abordée ici. A chaque fois la politique revient dans le jeu, or l'Histoire c'est la science du changement … Impermanences et évolutions sont à interroger de la même façon, il faut mesurer ce que chaque situation/innovation apporte.
Le but de ce séminaire est d’une part de montrer que la défense est une pluralité non-exclusivement réservée aux historiens. D’autre part, elle s’est construite avec des spécialistes de tous les horizons. Les échanges qui en ont résulté ont été riches, ils ont conduit à une acculturation d’enseignants, d’étudiants et d’autres personnels. Le but final sera que ces derniers transmettent à leur tour les connaissances acquises.