Les « lois Auroux » ont constitué une étape majeure dans l’évolution de notre droit du travail. Il y avait là un projet politique d’ensemble que s’était, selon une méthode originale, attaché en amont à développer le rapport remis au Président de la République par le ministre du travail de l’époque, Jean Auroux. Ce rapport s’articulait autour de quatre grands piliers : le « rétablissement » et l’« élargissement » des droits des salariés par la promotion notamment des libertés publiques dans l’entreprise, la « reconstitution de la collectivité du travail », le renforcement du rôle des institutions représentatives du personnel, ainsi que la relance de la politique contractuelle, en cherchant à donner un élan à la négociation d’entreprise. Ce projet prit la forme de cinq ordonnances et deux lois, dont l’ambition était de réaliser une « révolution tranquille ». C’est aujourd’hui – 35 ans plus tard – une même volonté de rupture qui anime nos gouvernants et que traduit l’aspiration à refonder notre modèle social. Avec d’autres orientations, il est vrai. Ce contexte invite à revenir sur les transformations qui se sont produites au début des années 1980, en tentant d’apprécier quelle fut l’ampleur du changement réel apporté par cette réforme emblématique. Pour s’interroger sur ce que peut – ou ne peut pas – une réforme. Pour comprendre notre présent à la lumière de notre passé. Qui mieux que Jean Auroux lui-même pour en parler ?
Conférence organisée dans le cadre du projet ANR-16-CE26-0002-01 "L'avenir du droit du travail".
Entrée libre.