Grâce à l’appel à projets Mut@Camp, le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine (PeeL) a imaginé un lieu innovant au sein de l’Université de Lorraine favorisant le goût d’entreprendre ensemble.
C’est sur le campus Artem, dans le même bâtiment que l’Institut Jean Lamour, que le PeeL s’est installé en avril. A la disposition des étudiants : une salle de conférence, une pièce « connectée» avec tableau interactif, une autre dédiée à la visioconférence et au travail collaboratif via le numérique et un espace d’échange plus décontracté.
Ces aménagements ont été rendus possibles par l’appel à projet Mut@camp, dont la finalité est d’adapter les espaces universitaires aux évolutions actuelles. Si le numérique en est une, la pédagogie par projet et collaborative en est une autre, centrale pour le PeeL. Car au-delà des mètres carrés et des technologies rendues accessibles, ces nouveaux espaces marquent pour le PeeL une nouvelle étape.
« Ça fait 6 ans que nous avons lancé le PeeL, rappelle Christophe Schmitt, vice-président délégué en charge de l’Entrepreneuriat et de l’Incubation au sein de l’Université de Lorraine. Nous n’avions pas d’espace pour permettre aux étudiants-entrepreneurs de travailler sur leur projet de façon collaborative. Maintenant, nous avons des lieux physiques. On peut s’y croiser, échanger. Le PeeL, c’est un lieu particulier au sein de l’Université de Lorraine, où le lien avec le monde socio-économique se matérialise ». A l’origine, ce sont 6 étudiants qui suivent l’enseignant-chercheur. Aujourd’hui, ils sont 193 à porter un projet de création d’entreprise ou d’association. Cette évolution montre un engouement autour de l’entrepreneuriat. Par « entrepreneuriat », il ne faut pas forcément entendre « création d’entreprise », mais plutôt développement de la culture entrepreneuriale. Tous les étudiants-entrepreneurs (statut créé il y a 3 ans) ne fonderont pas leur propre affaire, mais ils auront appris à porter un projet et développer leur capacité à confronter leur idée initiale à la réalité de l’entreprise.
Briser l’isolement de l’entrepreneur
Ce nouveau lieu veut donc se consacrer à la création d’un écosystème, où porteurs de projets et entreprises, associations puissent aisément se croiser. Avec comme objectif de découvrir les pépites le plus tôt possible, bien avant que les questions de financement ne soient apparues. Car s’il est un constat qui met tous les étudiants du PeeL d’accord, c’est que seul, on ne peut rien faire. Camille, qui porte un projet en design urbain, précise : « Avant même le développement du projet, j’ai travaillé sur le développement de mon réseau ». Même son de cloche chez Lucas, qui souhaite créer une plateforme communautaire de transport par car : « A un moment, je me suis rendu compte que j’étais seul, et que j’avais besoin d’avoir du monde autour de moi pour avancer. »
C’est d’ailleurs cette dynamique qui est au centre de l’ouvrage de Christophe Schmitt, L’Agir entrepreneurial : repenser l’action des entrepreneurs, récemment récompensé du prix du meilleur essai en management par la FNEGE*. Comme l’auteur l’explique lui-même : « Au départ, on est jeune, on n’a pas d’expérience, on n’a pas d’argent. Alors on va devoir développer une idée claire de notre projet, et ce qui va nous y aider, c’est de se confronter aux gens. »
Et c’est toute l’importance du PeeLab : favoriser les collaborations entre étudiants et les échanges avec les entreprises.
*Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises