Alors que les portails focalisent toute l'attention des chercheurs, la polychromie de l'architecture gothique demeure un domaine très peu étudié. Après de vifs débats au XIXe siècle, dans lesquels Viollet-le-Duc a joué un rôle essentiel, une grande partie du XXe siècle a fait preuve d'un goût marqué pour l'esthétique de la pierre nue. Depuis une trentaine d'années, des vestiges de couleur sont observés partout en Europe mais les études restent isolées. Une synthèse de nos connaissances semblait donc nécessaire. D'autre part, à travers près d'une centaine d'édifices alsaciens, nous avons souhaité montrer l'importance de recherches menées sur l'ensemble d'une région. Il convient également de se pencher sur les modifications du décor. Les polychromies néogothiques ne sauraient être négligées. Enfin les historiens d'art doivent être associés aux restaurations. La question du statut de la polychromie architecturale doit être posée : s'agit-il d'une œuvre d'art ? Si tel est le cas, elle doit être restaurée avec les mêmes méthodes que les peintures figurées.
Anne Vuillemard-Jenn
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