Eliane Radigue

 
Date(s): 
Jeudi 5 décembre 2013 - 18:00 - 22:00
Lieu(x): 
FRAC Lorraine
1bis rue des Trinitaires
METZ

FRAGMENT et le Fonds Régional d'Art Contemporain de Lorraine (re)mettent à l'honneur la compositrice française Eliane Radigue avec la diffusion à 18h00 d'un film documentaire "Eliane Radigue l'écoute virtuose" d'Anaïs Prosaïc, en présence de la réalisatrice et, à 20h00, un concert de ses dernières compositions (5 pièces dont 4 en création).

avec l'Ecole Supérieur d'Art de Lorraine 

18h00 : Eliane Radigue, l'écoute virtuose

entrée libre sur réservation : info@fragment-asso.com ou 06 72 08 17 13

film d'Anais Prosaic  (France, 2011, 61', La Huit Distribution)
en co-réalisation avec l'Ecole supérieur d'art de lorraine

Le portrait intime d'une pionnière des musiques électroniques.

De 1967 à 2000, Éliane Radigue a composé une vingtaine d’œuvres de musique électronique. Pionnière méconnue, sa pratique de l’art sonore, qu’elle pratique avec obsession - et parfois très loin des sentiers balisés part Pierre Henry et Pierre Schaeffer - depuis plus de 50 ans, développe de longs déploiements de fréquences électroniques sculptées. Ces « bourdons » ou « drones » composés sur synthétiseur (le système modulaire ARP 2500), elle les superpose et les polit à la milliseconde près, puis les structure à l’aide d’un simple chronomètre, dans le but avoué d’influencer le corps et l’esprit de l’auditeur, de précipiter un autre temps particulier dans l’espace du temps normal.

Depuis 2001,  Éliane Radigue a abandonné la composition sur synthétiseur analogique, pour se consacrer à un travail instrumental qui prolonge sans rupture esthétique son œuvre électronique. Pour la compositrice, qui a toujours travaillé seule, l'étroite collaboration avec les interprètes durant le processus de composition est une révélation. En juin 2011 à Londres, Sound and Music a rendu hommage à l'ensemble de son œuvre. Un parcours passionnant que restitue avec justice ce documentaire d'Anaïs Prosaïc (auteur de nombreux portraits documentaires et longtemps collaboratrice de L'oeil du cyclone et de Mégamix).

20h00 : Occam Ocean

4/3 euros (gratuit -12ans)
réservation fortement conseillée, nombre de place limité : info@fraclorraine.org 03 87 74 20 02

Eliane Radigue composition
Deborah Walker violoncelle
Julia Eckhardt alto
Silvia Tarozzi violon

  • OCCAM VIII pour violoncelle (2013) création
  • OCCAM II pour violon (2012) création française
  • OCCAM IV pour alto (2012)
  • OCCAM RIVER II pour violon et violoncelle (2013) création
  • OCCAM DELTA III pour violon, alto et violoncelle (2013) création

Comme par le passé, un principe de parcimonie permet la sérendipité du travail sonore ; ce principe, Éliane Radigue le place sous le patronage de Guillaume d’Ockam (env. 1285-1347), qui donne son titre à un cycle de pièces instrumentales, L’Océan d’Occam. Les préceptes du philosophe nominaliste – « Le multiple ne doit pas être utilisé sans nécessité » – s’y mêlent au souvenir, transformé en images musicales, d’un océan mythique : celui du livre de science-fiction de David Duncan, Occam’s Razor, écrit en 1957.

"L'idée de cette pièce a d'abord été inspirée par une grande fresque que j'ai vue par hasard en 1973 au Musée d'Histoire Naturelle de Los Angeles. Il a montré le “spectre d'ondes électromagnétiques”, mouvement de la plus grande à la plus petite des longueurs d'onde mesurables connues. Hors de ce large spectre, il y a une zone minuscule d'un peu moins de 100 Hz à un peu plus de 10 KHz que les oreilles de certaines espèces qui peuplent la planète terre ont transformés en “sons”. Plus tard, j'ai découvert des parallèles intéressants avec plusieurs de mes réflexions sur Guillaume d'Ockham et son célèbre principe “le rasoir d'Ockham”. Exprimé plus succinctement dans ses propres mots, “Le plus simple, le meilleur”, il a été adapté et utilisé par de nombreux artistes et créateurs.

Enfin, vint le souvenir lointain d'une histoire de science-fiction que j'avais lue sur l'existence d'un océan mythique. Seul le titre est resté gravé dans ma mémoire, “rasoir d'Occam”, ce qui explique l'origine de l'orthographe que j'ai choisi. Il semble en effet que l'océan avec ses multiples vagues nous permet d'être symboliquement en contact avec un assez large éventail d'ondulations vibrantes, qui s'étend des grandes houles des eaux profondes aux ondelettes étincelantes sur un beau jour d'été. C'est ce qui explique la “structure” d'ensemble du projet.

Le mode de travail est basé sur une image individuelle illustrée et évoquée au sein de chaque solo. Chaque musicien est guidé par son image personnelle. Ceci fournit l'essentiel, laissant mots descriptifs et évocations établir un système de communication que le morceau est en cours d'élaboration, et à travers ce processus intuitif, instinctif, nous sommes guidés à l'essence même de la musique. Il y aura autant de solos comme il ya des volontaires prêts à entrer dans cette expérience partagée. Ils deviennent les “sources”."

É.R.