Depuis les années 1960, la Lorraine a été fortement touchée par la désindustrialisation. Si elle a principalement touché l'industrie minière et la sidérurgie, la désindustrialisation a également eu un impact sur les industries du textile et de la verrerie. Au-delà des fermetures industrielles et des pertes massives d'emplois, ces processus ont déstabilisé la classe ouvrière de Lorraine, composée non seulement de travailleurs locaux, mais aussi enrichie par des vagues migratoires successives, comprenant des Belges et des Luxembourgeois, des Français d'autres régions, des Italiens, des Polonais, des Espagnols, des Portugais et des Nord-Africains.
Un monde ouvrier cosmopolite
Ce monde ouvrier unique et cosmopolite, qui a longtemps constitué une part importante de la sociologie lorraine et qui a joué un rôle de premier plan dans la vie sociopolitique de la région après la 2ème Guerre mondiale, se désagrège peu à peu avec la fermeture des sites industriels. Le thème de l'institut d'été de cette année est le suivant : La construction de la race et de la nation dans la désindustrialisation. La notion de race, bien que réfutée au niveau biogénétique, reste une construction sociale déterminante avec de fortes répercussions politiques, sociales et économiques. Les participants ont été invités à réfléchir au processus de construction de la race dans les contextes de désindustrialisation, en se concentrant à la fois sur la marginalisation et l'exclusion qui émergent de ce processus, mais aussi sur des exemples d'activisme et d'autonomisation de la communauté.