La contamination en littérature procède d’une altération des caractéristiques génériques due à l’influence d’éléments extérieurs comme un genre littéraire différent, l’iconographie, la musique ou le témoignage historique. C’est pourquoi si elle peut amener à fondre deux œuvres en une comme elle le faisait dans l’Antiquité ainsi qu’a pu l’évoquer Jean Bayet pour le texte latin, elle est plus généralement représentée dans les arts et la littérature par une interpénétration des influences. Elle est « la marche du cavalier » que décrit Chklovski, principe fondateur de toute histoire générique car l’hybridation permet une transformation à l’intérieur du genre ou la reconduction des caractéristiques d’un genre à l’autre. La transposition de son côté implique originellement une permutation ; dans le champ de la rhétorique ou de la linguistique où elle fut employée, elle consiste à déplacer un élément de manière orientée, épisode ou syntagme. Ainsi appliquée à la littérature, elle réalise le transfert d’un texte dans un nouveau cadre, générique, iconographique ou musical, sans être littérale mais en se subordonnant aux codes de représentation de ce nouveau support. Les enjeux de la réflexion pourraient donc être les suivants : quels liens s’établissent entre contamination et transposition ? Comment la transposition renouvelle-t-elle le modèle générique ? Quel rôle joue la contamination dans l’évolution d’un genre ? Comment la découverte de ces procédés modifie-t-elle nos pratiques d’analyste ? Il sera important de favoriser des approches qui auront soin de montrer les glissements interdisciplinaires (du texte historique à la correspondance, de la peinture à la poésie, de la tragédie à la lyrique) ainsi que leur réinvestissement continu dans l’histoire du genre