Le mois « octobre rose » est consacré à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche.
Bien que la mortalité liée au cancer du sein diminue, certains types restent agressifs, notamment les cancers du sein triple négatif en raison de leur capacité à faire des métastases. Souvent diagnostiqué chez des femmes plus jeunes, il représente un risque plus élevé de récidive et une survie globale plus courte par rapport aux autres types de cancer du sein. L’absence de thérapies ciblées et leurs résistances fréquentes aux chimiothérapies conventionnelles en font l’un des cancers les plus difficiles à soigner.
Au CRAN, les chercheurs du département BioSiS travaillent sur l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques contre les cancers du sein triple négatifs. Zoom sur l’un des projets de recherche prometteur du laboratoire porté par Stéphanie Grandemange, professeure de l’Université de Lorraine.
Grâce au soutien financier de la Ligue contre le Cancer et du programme Mirabelle + de Lorraine Université d'Excellence (LUE), les recherches menées depuis quelques années ont permis de révéler le potentiel anticancéreux d'un nouveau composé chimique à base de fer. Ce travail collaboratif mené avec des chercheurs du Laboratoire Lorrain de Chimie Moléculaire (L2CM - Université de Lorraine/CNRS), du laboratoire ITODYS (Université Paris-Diderot et CNRS) s'est focalisé sur les effets de complexes à base de fer sur des cellules cancéreuses mammaires triples négatives.
Les chercheurs ont identifié une nouvelle molécule anti-cancéreuse, appelée AIM-3 (Anticancer Iron Molecule 3) dont l’activité antiproliférative a pu être démontrée in vitro sur différent modèles de cellules de cancer du sein. Cette avancée a fait l’objet d’une demande de brevet publiée en 2020 soutenue par la SATT Sayens. Ces résultats sont particulièrement intéressants puisqu'il a été démontré que la molécule bloque sélectivement les cellules cancéreuses de façon permanente. Son action n’a pas d’impact sur la reprise de la prolifération des cellules saines à l'arrêt du traitement, ce qui limiterait les effets secondaires. Ainsi, ce nouvel inhibiteur empêche la prolifération cellulaire spécifiquement dans les cellules cancéreuses. Les recherches se poursuivent pour déterminer quels sont les mécanismes à l'origine de cette inhibition.
Les résultats prometteurs obtenus sur les cellules cancéreuses mammaires ont conduit les chercheurs à élargir leurs travaux et à explorer l'intérêt de ce composé pour d'autres modèles anticancéreux. Il s’agit d’avoir une idée plus précise des différentes applications anticancéreuses qui peuvent être envisagées. Cette étude est en cours de développement et s’effectue à travers l’accompagnement d’un projet de prématuration avec CNRS Innovation et d’un projet de maturation avec la SATT SAYENS.