Comme chaque année, l’Espace Bernard-Marie Koltès a accueilli les étudiant·es de la Licence Arts du Spectacle (UFR ALL – Metz) pour présenter l’aboutissement de leur travail effectué au cours de divers ateliers dirigés par leurs professeurs et par des intervenants professionnels.
En cette occasion, Factuel est allé à la rencontre de Marie Urban, Maître de conférences en arts de la scène, Coresponsable de la Licence 1 Arts du spectacle et Responsable du Master 2 Mise en scène et dramaturgie en Europe !
Factuel : Bonjour Marie Urban ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer ce qu’est « Textes et contextes » ?
Marie Urban : Bonjour, je suis enseignante chercheuse, spécialiste de théâtre contemporain et plus particulièrement des pratiques documentaires sur les scènes d’aujourd’hui. A mon arrivée à l’université de Lorraine en 2020, j’ai souhaité organiser un événement à la fin de l’année universitaire permettant à tous.tes les étudiants de la licence de présenter leurs travaux réalisés lors des ateliers de pratiques artistiques en théâtre et en cinéma. Au départ, nous avions mis l’accent sur les pratiques scéniques mais le cinéma trouve de plus en plus sa place au sein de cette soirée, sans oublier que plusieurs ateliers mêlent théâtre et cinéma. L’objectif était de leur offrir une expérience face à un public sur le plateau de l’Espace Bernard-Marie Koltès, ce qui est très formateur, tout en leur permettant de découvrir les différents travaux menés au sein des trois années de la licence. Cette soirée conviviale vise à créer une dynamique positive d’échanges entre les étudiants de la licence : c’est d’ailleurs particulièrement intéressant pour les étudiants qui viennent juste de démarrer leur cursus universitaire. J’ai d’abord organisé cet évènement avec le metteur en scène Jean de Pange et c’est cette année Perrine Maurin, qui enseigne la pratique auprès des étudiants en L3 Arts de la scène qui m’accompagne dans cette aventure. Nous bénéficions d’ailleurs du soutien de sa compagnie de théâtre (les patries imaginaires) pour la coordination de cet événement pour lequel nous coopérons avec l’équipe de l’EBMK. Le titre « Textes et contextes » a été imaginé par mon collègue Olivier Goetz afin de refléter la diversité des pratiques que les étudiants traversent durant les trois années de la licence.
Factuel : Quelle a été votre approche pédagogique sur ce projet ? Comment cela s’articule-t-il avec votre travail de chercheuse ?
Marie Urban : Tout d’abord, il a toujours été important pour moi de mêler théorie et pratique. J’ai travaillé durant plusieurs années comme dramaturge et assistante à la mise en scène à Berlin, et la recherche scientifique fut un moyen d’articuler et d’approfondir des questionnements théoriques que je me posais sur le terrain. Il me semble essentiel que les étudiants puissent établir des liens concrets entre les cours théoriques et pratiques. Je leur parle par exemple dès la première année de la présence croissante des écrans sur les scènes contemporaines. C’est justement l’objectif du Bazard’art, qui se déroule en deuxième année de licence, d’imaginer des dispositifs artistiques au croisement de la vidéo et du théâtre. Enfin, il est important de les encourager le plus tôt possible à associer et affiner leur regard de spectateur, tout comme celui de producteur et de créateur. C’est essentiel en vue de devenir notamment dramaturge ou metteur en scène : ces métiers sont au cœur du Master Mise en scène et dramaturgie en Europe, un Master professionnalisant qui est proposé à Metz avec une ouverture inédite sur l’Europe (en particulier vers la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne).
Factuel : Pratique théâtrale, Bazard’art, documentaire… On peut dire que vous n’avez pas chômé avec vos étudiant·es ! Que retiennent-ils de cette expérience ?
Marie Urban : Le travail qui est mené par l’ensemble de l’équipe pédagogique vise à initier les étudiants à la diversité des pratiques et des esthétiques théâtrales et cinématographiques d’aujourd’hui. Les étudiants de première année suivent un cours d’initiation à la pratique théâtrale pour lequel nous faisons appel à différents metteurs en scène (Laurent Vacher, Gaël Leveugle, Marie-Pierre Mazzarini, Romain Ravenel et Franck Lemaire). Le Bazard’art, encadré cette année par Franck Lemaire et Guillaume Leprévost, avait pour thème « Créer ce que je n’ai jamais vu et ce que je voudrais voir pour réenchanter le monde ». Il initie les étudiants à la création collective à travers différents médiums. Ma collègue Fanny Beuré a initié un projet passionnant en collaboration avec l’Opéra Théâtre de Metz qui a donné lieu à la création d’un film documentaire témoignant des différentes étapes de production d’une comédie musicale. Par ailleurs, Perrine Marin, qui est praticienne et enseignante-chercheuse associée au sein de notre département depuis cette année, mène un travail pluridisciplinaire, engagé et ancré dans le réel. Elle a travaillé cette année avec les étudiants en troisième année en Arts du spectacle sur une forme autofictionnelle. J’espère donc que ces expériences permettent aux étudiants de découvrir différentes esthétiques, d’apprendre des techniques de jeu et de mise en scène, mais aussi d’appréhender les difficultés à développer un concept artistique ou encore de mieux comprendre les enjeux d’un travail collaboratif !
Quoi de mieux que de s’exercer une ultime fois sur les planches d’un théâtre professionnel ? Pour les étudiant·es, comme pour le public venu nombreux, cette soirée aura été une très belle façon de clôturer l’année universitaire, dans une ambiance des plus festives !