Porté par Anne Stévenot et Emmanuelle Gurtner (CEREFIGE, IAE Nancy), ce projet MéDCAS de recherche appliquée bénéficie du soutien de l’ARS dans le cadre d’une recherche partenariale destinée à :
- aider l’ARS à élaborer une démarche de Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences (GPEC) pour les hôpitaux qui tienne compte des spécificités de l’environnement public, médical et territorial ;
- associer l’émergence de cette GPEC avec un objectif de montée en compétences spécifique aux managers hospitaliers.
Avec l’appui de l’ARS, MéDCAS se focalisera principalement sur le public des internes du CHRU de Nancy en médecine d’urgence, dans le service dirigé par le Pr Tahar Chouihed. Le projet comportera deux phases :
- Exploratoire et qualitative, la première permettra de réaliser un diagnostic du système existant selon trois axes complémentaires : la motivation des internes et des urgentistes, la gestion territoriale de leurs carrières et, enfin, leurs activités dans les services en lien avec l’apprentissage collectif et individuel dans le cadre dispositifs RH et managériaux. Il s’agira de saisir le phénomène complexe de la crise d’attractivité, nécessitant notamment de comprendre le sens donné par les acteurs (individuels, organisationnels, institutionnels) à leurs actions dans le contexte particulier de la médecine d’urgence à l’hôpital. Cette première phase permettra d’établir des éléments comportementaux et d’identifier des paramètres pertinents en vue de la phase suivante, dont la première phase constitue à ce titre un outil de dérisquage permettant d’appréhender la faisabilité de la phase suivante ainsi que les orientations à retenir dans cette perspective.
- La seconde phase vise à définir un modèle de prévision cible des besoins en internes et urgentistes pour les services d’urgence du territoire. Ce modèle sera construit à partir de données concernant la demande de soins d’urgence (évolutions et caractéristiques de la population, « comportements de consommation » des soins d’urgence et tendances, compte-tenu des évolutions de l’offre de soin par ailleurs (IPA, médecine de ville, soins non programmés...) et de l’offre de soins d’urgence (nombre et caractéristiques des étudiants formés en médecine, orientations et aspirations vers la médecine d’urgence, entrées et sorties prévisionnelles). En fonction des résultats de cette première phase, les différentes stratégies de modélisation projectives seront approfondies (modélisation systémique, intelligence artificielle) selon les scenarii d’organisation territoriale des services d’urgences identifiés et retenus, la démarche pouvant notamment bénéficier du financement d’une thèse de doctorat.
Les deux phases s’appuieront sur une collaboration interdisciplinaire avec des chercheurs en mathématiques de l’IECL, avec lesquels il s’agira de déterminer quels outils de modélisation pourraient être mobilisés.
Outre le cas des services d’urgence, les résultats et enseignements de MéDCAS pourraient nourrir des réflexions similaires dans d’autres spécialités et terrains des organisations de Santé.
De gauche à droite : Stéphane Leymarie (Vice-Président de l'Université de Lorraine "Stratégie territoriale et vie institutionnelle"), Virginie Cayré (Directrice générale de l'ARS Grand Est), Anne Stévenot (Directrice du laboratoire CEREFIGE, IAE Nancy), Emmanuelle Gurtner (Maître de conférences au CEREFIGE, IAE Nancy), Francis Bruneau (Directeur Général Adjoint, CHRU de Nancy) et le Pr Tahar Chouihed (Chef du service des urgences au CHRU)