Laetitia Raison-Aubry, doctorante de 3ème année en neurosciences computationnelles encadrée par Laure Buhry dans l’équipe NeuroRhythms, a remporté le prix au meilleur poster lors de la journée des doctorants du département 5, qui a eu lieu au Loria le 22 février.
Sa thèse est intitulée « Modélisation de l’activité électrique rétinienne pour l’étude de mécanismes physiopathologiques en neuropsychiatrie et le développement de nouvelles cibles thérapeutiques ». Laetitia nous explique en quelques lignes son sujet de recherche et l’objectif de son poster.
L’objectif de ma thèse est de concevoir un modèle mathématique de la rétine, un organe sensoriel situé à l’arrière de l’œil, afin d’étudier les mécanismes contribuant aux troubles neuropsychiatriques et neurologiques. La rétine est un domaine d’étude fascinant car cette minuscule membrane sensorielle contient des millions de neurones et, comme le cerveau, présente une activité électrique qui peut être mesurée de manière non invasive. Cette accessibilité fait de la rétine un outil idéal pour étudier les fonctions et les déficits du cerveau. Par exemple, les chercheurs ont observé des altérations de l’activité rétinienne (amplitudes plus faibles et latences plus longues) chez les patients souffrant de troubles neuropsychiatriques par rapport aux sujets sains. Comprendre les origines de ces modifications de la signalisation rétinienne est l’un des principaux axes de ma recherche.
Le poster en un coup d’ œil
L’idée principale de mon poster est de présenter mon modèle d’une partie de la rétine de la souris et de détailler l’approche bottom-up que j’ai utilisée pour modéliser et simuler l’activité rétinienne. Jusqu’à présent, j’ai pu simuler un réseau entier de plus de 35 000 neurones rétiniens, avec une topologie spatiale et une connectivité réalistes. La fidélité du modèle a été validée par des comparaisons qualitatives et quantitatives avec des données expérimentales, ce qui souligne encore son utilité pour faire progresser notre compréhension de la fonction et du dysfonctionnement de la rétine. En effet, ce modèle sain peut être utilisé comme un laboratoire virtuel pour tester des hypothèses, in silico, d’une manière qui n’est pas possible avec l’expérimentation directe sur les humains ou les animaux.
Cliquez sur l’image pour voir le poster en grand.
Horizons de la recherche
À l’avenir, j’envisage d’élargir le champ de mes recherches en augmentant le nombre de cellules rétiniennes dans mon modèle. La mise à l’échelle de mon réseau rétinien existant pour englober les quelques 10 millions de neurones que l’on trouve dans la rétine de la souris présentera des défis techniques. À terme, notre objectif est d’étendre notre approche de modélisation à l’ensemble de la rétine humaine, fournissant ainsi un cadre complet pour l’étude de la physiopathologie des troubles neuropsychiatriques.