Les nouveaux critères de classification du syndrome des antiphospholipides (SAPL), maladie rare, viennent d’être officiellement publiés sur le prestigieux site de l’American College of Rheumatology (ACR). Ces critères permettront un meilleur diagnostic de cette maladie. Cette coordination est portée par le Pr Stéphane Zuily, médecin vasculaire, chercheur au CHRU de Nancy, enseignant-chercheur au laboratoire DCAC – Défaillance cardiovasculaire aiguë et chronique (Université de Lorraine-Inserm). Une première en France.
Une collaboration internationale
En 2015, le Pr Stéphane Zuily, médecin vasculaire, chercheur au CHRU de Nancy, enseignant-chercheur au laboratoire DCAC – Défaillance cardiovasculaire aiguë et chronique (Université de Lorraine-Inserm) débute ce travail de classification en collaboration avec le Pr Doruk Erkan de l’Université de Cornell à New York. Au niveau local, l’équipe nancéienne, composée du Pr Denis Wahl, chef du service de médecine vasculaire au CHRU de Nancy, Pr Francis Guillemin, chercheur à l’APEMAC, laboratoire de l’Université de Lorraine et Dr Florian Manneville du Centre d'Investigation Clinique Epidémiologie Clinique (CIC-EC), conduit cette étude de recherche avec une centaine de scientifiques experts.
L’étude a consisté à accumuler l’ensemble de données scientifiques disponibles pour construire un meilleur moyen pour identifier les patients atteints de SAPL. « La définition d'une maladie est le socle fondateur de toute recherche permettant d'inclure des patients dont la maladie répond à la même définition et de développer des études thérapeutiques », témoigne le Pr Stéphane Zuily. Huit ans plus tard, cette publication, attendue à l'échelle internationale, marque une étape cruciale, en actualisant grâce à une démarche rigoureuse, les critères précédents publiés en 1999 et 2006.
Un syndrome rare à l’origine de nombreux maux
1 personne sur 2 000 peut être touchée par le SAPL qui se caractérise chez des sujets jeunes de moins de 50 ans par la survenue de manifestations thromboemboliques (formation de caillots de sang dans les vaisseaux, veines ou artères), d’AVC ischémique, d’embolies pulmonaires ou encore d’infarctus du myocarde et par la survenue de complications obstétricales chez la femme comme des fausses couches, des morts foetales, ou encore des pré-éclampsies avec naissance prématurée.
Labellisation
La création de ces nouveaux critères dans la prise en charge de cette maladie auto-immune et l’ensemble des maladies du même type ont permis de labelliser au CHRU de Nancy un Centre de Référence National constitutif des Maladies Auto-Immunes et Auto-Inflammatoires Systémiques Rares, coordonné par Pr Denis Wahl.