Les Championnats de France de Course d’Orientation (C.O) se sont déroulés le week-end du 20 mai 2023, dans l’Ain. Réunissant des athlètes de toute la France, les différentes courses ont permis aux étudiants orienteurs lorrains de découvrir un nouveau terrain et de se confronter aux meilleurs. Alors que la préparation pour les Championnats d’Europe Universitaires bat son plein, nous avons rencontré trois orienteurs lorrains : Lisenn, Coline et Louis pour en savoir plus sur leur pratique sportive.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Lisenn CHEREL, j'ai 19 ans et je suis en deuxième année d'une licence STAPS à Nancy, dans le milieu Ergonomie Sportive et Performance Motrice. J'ai rejoint le groupe de spé CO cette année et j'ai participé aux championnats de France universitaires (CFU) de CO en 2022 et 2023 avec Monsieur Goutaudier et les autres étudiants, après avoir pris part aux entrainements FFSU du jeudi après-midi.
Je suis Coline DEBREUX, étudiante en 7ème année de médecine et interne en Médecine Générale. Je fais partie de l’équipe Universitaire de Course d'Orientation depuis environ 2 ans. Concernant les résultats, j’ai eu la chance d’être, l’été dernier, dans l’équipe prenant la 3e place des Championnats de France Universitaire en 2022 et 2023, en format relais, et j’ai obtenu la 8e place de la course individuelle.
Je m’appelle Louis HALBIN, je suis en 3e année de STAPS licence Ergonomie du Sport et Performance Motrice, espérant pouvoir, par la suite, intégrer le master IEAP de Nancy. J'ai participé aux championnats de France universitaires (CFU) de CO en 2022 et 2023 avec Monsieur Goutaudier et les autres étudiants, après avoir pris part aux entrainements FFSU du jeudi après-midi.
A quelle occasion avez-vous découvert la CO ?
Lisenn : J'ai découvert la CO à mon entrée en 6e par l'AS de mon établissement, les compétitions UNSS et également par un cycle de CO en EPS la même année. Mon professeur d'EPS, Jean-Marc Discher, était très investi et proposait à tous les collégiens motivés de participer à des entraînements en dehors des cours à quelques périodes de l'année, notamment pour préparer les championnats de France UNSS. Mes années au collège, aux côtés de ce professeur, m'ont appris toutes les bases de cette discipline. J'ai changé d'établissement au lycée. Il y avait une faible dynamique autour de la CO et avec le Covid je me suis éloignée de ce sport. En arrivant en études supérieures à Nancy j'ai décidé de prendre une licence dans le club Tout Azimut Fameck où est licencié mon professeur d'EPS du collège. J'ai commencé à participer à des compétitions fédérales et j'ai intégré le groupe d'entraînement étudiant de Nancy.
Coline : J'avais eu l'occasion de participer à quelques initiations à l'école primaire, je garde de rares mais très bons souvenirs de ces après-midis en forêt mais il n'y avait pas vraiment eu de suite. C'est en 2019 qu'Arthur Chevrier, un ami licencié en Course d'Orientation m'a reparlé de ce sport, car quelques semaines plus tard était organisée l'épreuve de Course d'Orientation du Challenge des AS organisée par la Ligue Grand Est de Sport Universitaire. Il s’agit d’une épreuve en binôme et je me suis inscrite pour y participer avec lui. Me sentant à l’aise sur l’épreuve et la discipline me plaisant, j'ai donc rejoint le club d'orientation de Nancy (le Scapa Nancy Orientation) après le premier confinement. Pratiquant également le trail et la randonnée, j'étais déjà relativement à l'aise avec une carte et j'ai donc rapidement progressé.
Louis : J’ai découvert la course d’orientation en STAPS en spécialité sportive de 2e année, avec Christophe Goutaudier. Auparavant intéressé plutôt par les sports collectifs, je me suis intéressé à la discipline plus ou moins par hasard. Au collège, j’ai pratiqué à l’occasion de sorties culturelles et scientifiques mais jamais dans le cadre sportif.
Vous vous investissez pleinement dans la CO universitaire depuis 2 ou 3 ans : quelles raisons vous motivent à cela ? Qu'est-ce que cela vous apporte ?
Louis : J’ai depuis toujours cet attrait vers le sport fédéral mais aussi en lien avec la scolarité. En effet depuis le collège, je participais au maximum à l’UNSS, et ayant découvert la CO, j’ai participé aux séances FFSU des jeudi après-midi. J’ai vite pris goût à la course d’orientation compétitive. Après les championnats académiques, nous avons suivi une préparation pour les CFU de CO 2022, à Epinal, avec des nombreuses séances d’entraînement et de sélections pour les équipes. L’ambiance était motivante et c’est pour ces raisons que je me suis investi dans la CO universitaire
Lisenn : J'ai décidé de me lancer dans la CO universitaire il y a à peine plus d'un an maintenant. Christophe Goutaudier présentait la course d'orientation en amphithéâtre durant son cours, alors par curiosité, je suis allée lui demander comment faire pour participer aux entrainements qu'il proposait. Très vite il nous a parlé des CFU à Epinal. Comme c'était proche de chez nous beaucoup d'étudiants allaient pouvoir y prendre part ! C'était motivant d'avoir une échéance et de s'entrainer avec un groupe. En plus je savais que j'allais choisir la spé CO pour la suite de mes études alors pouvoir m'entrainer régulièrement carte en main me permettait de me préparer à cette spécialité sportive. J'ai aussi découvert un format que je connaissais très peu grâce à la CO universitaire : le sprint. C'est une course rapide en milieu urbain. Je n'en avais jamais fait avant d'intégrer le groupe de Nancy et j'aime beaucoup cela : je me perds moins qu'en forêt et je peux avancer plus vite !
Coline : En étant étudiante en médecine, j’ai souvent la tête dans les révisions ou bien à l'hôpital. À travers les entraînements universitaires de CO, j'apprécie notamment le fait de sortir de mon cadre habituel, rencontrer des étudiants de différentes filières, discuter de sujets différents et se retrouver autour d'une passion commune. L'activité physique est quelque chose de très important dans mon quotidien depuis des années et cela me permet d'évacuer la pression liée aux études et à l'atmosphère de l'hôpital. Du point de vue purement sportif, les entraînements et compétitions universitaires m'ont permis de bien progresser en plus des entraînements en club et compétitions fédérales, cela me permet également de découvrir des terrains différents et donne l’occasion de participer à différents évènements (CFU, Championnat de Belgique Universitaire…).
Vous avez décidé de suivre la lourde préparation pour les EUOC 2023. Comment gérez-vous entrainement et études ? Est-ce que cela a bouleversé votre quotidien ?
Louis : Effectivement lorsque le groupe CO de l’université de Lorraine a appris la nouvelle de la qualification aux EUOC 2023, on a chacun commencé notre préparation dès l’été 2022. Initialement pratiquant des sports collectifs (football et handball), j’avais une base physique mais qu’il faut évidemment améliorer pour espérer se rapprocher du très haut niveau international, auquel chacun de nous sera confronté lors de ces EUOC. C’est pourquoi j’ai commencé, dès cet été, à augmenter mon volume d’entrainement, de 1 ou 2 sorties footing par semaine à 5 ou 6 séances avec intensité et volume. Cette augmentation de l’entrainement, même si j’ai essayé de m’y prendre tôt, a été assez brutale . Des douleurs au genou sont apparues mais heureusement ont aussi été réglées assez rapidement par des séances de kiné, en complémentarité de la préparation. En termes de quotidien, il est vrai que cette préparation demande du temps, et avec l’intensification des cours de 3e année, combiner entrainement, travail et vie sociale n’est pas toujours facile. Cependant pour l’instant cela fonctionne et j’espère que la suite de cette préparation va se dérouler pour le mieux.
Lisenn : L'intégration de la préparation pour les EUOC à nos emplois du temps quotidiens a été progressive. Dès juillet, l’entraîneur nous a recommandé de pratiquer 4 à 5 fois une activité physique par semaine. Le matin je me lève en sachant que j'ai beaucoup de choses à faire dans ma journée alors je ne perds pas du temps inutilement à droite à gauche. J'essaie d'enchaîner et de me donner à fond tout en sachant que je pourrais toujours "lâcher le cerveau" pendant mon entraînement. En septembre - octobre j'avais peu d'examens mais des cours à travailler. Articuler ma vie étudiante et ma vie sportive ne me stressait pas trop. Si je n'ai pas pu m'entraîner en journée à cause de mes horaires de cours ou de l'impossibilité de laisser mes affaires en lieu sûr, je sors courir tard le soir, vers 20h30 après être rentrée du restaurant universitaire. Je n'aime pas ça : il fait froid, nuit et j'ai le ventre rempli ce qui n'est pas agréable, il y a aussi la fatigue de la semaine.
En novembre je suis blessée... Ça m'a stoppée net dans la préparation alors que cette dernière s'intensifiait encore. Les cours et examens s'intensifiaient aussi en novembre - décembre. Malgré une bonne organisation je pense que j'aurais eu bien plus de mal à conjuguer la préparation et les révisions. J'ai profité de ma blessure pour travailler mes cours comme je le voulais. Je faisais du gainage et de la préparation physique générale quand j'en trouvais le temps. J’ai maintenant repris la pratique : j’ai remarqué que faire du sport quotidiennement permet vraiment de maintenir un bon équilibre dans ma vie d'étudiante. Cette contrainte de devoir s'entrainer me force à optimiser mon temps et travailler dès que possible.
Coline : C'est compliqué et j'ai énormément de mal à trouver un rythme. Jusque fin avril, je travaillais 40 à 48h par semaine aux Urgences de Lunéville dont au moins une garde de 24h par semaine, c'est un volume auquel il fallait rajouter des cours à la faculté. Les professeurs me laissaient un peu plus de flexibilité sur les cours, grâce notamment au statut d’étudiante sportive de haut niveau, mais mon emploi du temps restait très chargé. Depuis, je suis en stage dans un cabinet médical, et sauf urgence, j’y travaille de 9h à 19h. Cela ne laisse pas beaucoup de temps libre à côté. J'essaye d'optimiser mon quotidien pour faire des entraînements qualitatifs et m'accorder de vraies périodes de récupération, mais cela n'est pas toujours simple avec un planning aussi chargé. Avec environ 6-7 séances d'entrainement par semaine, des sacrifices notamment sur les loisirs ou les soirées entre amis sont assez inévitables. Contrairement à la course à pied classique, la course d'orientation nécessite une logistique plus importante pour les entraînements, lieux variés donc déplacements, cartes, balises en places, débriefing et analyse après...
De plus, avec la période hivernale et la nuit qui tombe tôt, c'est d'autant plus compliqué de trouver des créneaux pour s'entraîner dans de bonnes conditions. Par rapport à l'année dernière, j'ai nettement augmenté mon volume d'entraînement, je fais également plus de séances en groupe, ce qui aide à se dépasser.
Si vous aimez les sports de plein air et que vous voulez découvrir une façon ludique de passer du temps en extérieur, n'hésitez pas à venir essayer la course d'orientation !
Lors des championnats de France Universitaires 2023, l’équipe de Coline et Louis a décroché une magnifique médaille de bronze, celle de Lisenn a, quant à elle, pris une très belle 5ème place. En août prochain, Coline et Louis participeront aux championnats d’Europe Universitaires…
Toutes nos félicitations à tous les trois pour ces performances sportives exceptionnelles.