Pour cette nouvelle édition des Journées des Arts et de la Culture, deux étudiantes artistes de haut-niveau, Eve Anthoine et Julie Ehrenfeld, nous propose un spectacle de danse intitulé « Corps fragmentés ». Nous sommes allés à leur rencontre.
Factuel : Mesdames, pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Eve : Je m’appelle Eve, j’ai 20 ans, je suis en troisième année de licence psychologie à Metz. Je pratique la danse depuis l’âge de 4/5 ans. J’ai testé durant toutes ces années de nombreuses disciplines telles que le jazz, le classique, le hip-hop, l’afro et d’autres. Aujourd’hui, je consacre la plupart de mon temps au contemporain, danse dans laquelle je souhaite me professionnaliser.
Julie : Je m’appelle Julie, j’ai 22 ans, je suis en L3 de psychologie à Nancy en même temps que je fais des études supérieures de danse à Paris. J’ai commencé la danse à 6 ans et je n’ai jamais arrêté ! J’ai suivi tout le cursus au Conservatoire Régional de Nancy jusqu’au diplôme d’Études Chorégraphiques. Maintenant je fais des études supérieures en danse contemporaine car j’aimerais intégrer une Compagnie ou pourquoi pas créer la mienne, mais je suis également une licence de psycho pour pratiquer l’art-thérapie par la suite.
Factuel : Quand avez-vous obtenu votre statut d’étudiantes artistes de haut-niveau ? Qu’est-ce que cela vous confère ?
Eve : J’ai obtenu le statut étudiante artiste de haut niveau lors de ma 2ème année de licence, cela fait donc 2 ans que j’ai la chance d’avoir ce statut. Il m’a permis durant ces deux années d’avoir une certaine rigueur organisationnelle dans mon parcours scolaire et dans la gestion de ma passion pour la danse. Moduler mon emploi du temps a été pour moi le principal avantage de ce statut, de manière à combiner ma passion et mes études, de pouvoir continuer à m’entraîner, approfondir et évoluer dans la danse tout en étudiant. C’était pour moi un réel objectif de pouvoir faire ces deux choses en parallèle, car je ne me voyais pas arrêter l’un ou l’autre. En revanche, il est vrai que mêler deux parcours peut être compliqué notamment lors des travaux de groupe. Devoir trouver du temps supplémentaire pour travailler avec un groupe est relativement difficile mais la bienveillance des autres, ma volonté et ce statut m’ont réellement permis de toujours trouver des solutions.
Julie : J'ai obtenu le statut EAHN dès mon entrée à la fac et j'ai pu le renouveler chaque année depuis. Sans ce statut, j'aurais dû abandonner soit la danse, soit mes études universitaires qui sont deux filières trop lourdes à porter sans un minimum d'aménagement. Pour ma part, il m'a permis dans une forme tout à fait inédite de bénéficier d'un enseignement universitaire à distance et de passer mes examens à la fin d'année tout en poursuivant mes études de danse à Paris, qui me prennent déjà 30h par semaine environ. Ça fait un peu des semaines à rallonge et parfois des emplois du temps décousus mais pour pouvoir vivre de ces deux passions ça en vaut la peine !
Factuel : Quel a été le processus de création autour de « Corps fragmentés » ? Pourquoi le présenter lors des JACES ?
Julie : Avec Eve nous nous sommes rencontrées un peu par hasard du fait que nous sommes deux à suivre ce même cursus. Entre nous ça a tout de suite super bien fonctionné donc Eve m'a proposé que l'on fasse une création ensemble ! L'idée du corps fragmenté nous a paru être un concept intéressant, alliant à la fois le corps et la psychologie. Dans le processus de création Eve a travaillé en tant que chorégraphe et a inventé la structure de la pièce puis ensemble nous sommes passées par des phases de compositions et d'improvisations pour vous présenter la pièce que nous dansons ce 3 avril ! Il paraissait important pour nous de faire connaître nos filières, de montrer qu'il est toujours possible de rendre un parcours atypique et personnalisé, c'est pour cela qu'il nous tient à cœur de présenter ce projet !
Eve : En effet, il y a 2 mois de ça, Julie et moi ne nous connaissions pas. Les JACES ont été le point de croisement de nos chemins qui était un peu une évidence. Nous avons le même parcours, une passion commune, les mêmes idées, etc…
Corps fragmenté est effectivement un terme reliant la danse et la psychologie. D’une part, voir le corps dans ce qu’il éprouve en tant que danseurs, qu’être humain par rapport à l’effort à fournir dans chaque mouvement. D’autre part, amener aussi le fragment cérébral, être davantage dans l’analyse, dans la lecture d’un corps, dans la souffrance que cela engendre, la bascule entre l’au-delà, le vide, la vie morte, et l’existence dynamique et flottante en même temps. De nombreux termes qui s’opposent mais qui reflètent le fragment finalement. Nous présentons donc cette pièce au JACES car cela a du sens avec nos parcours, nos activités actuelles, nos envies, nos passions et nos études.
Concernant la construction de « corps fragmentés », j’ai en effet créé la pièce chorégraphique, la mise en scène, des parties chorégraphiques et choisi les musiques. A côté de cela, je souhaitais que chacune mette sa pierre à l’édifice. C’est pourquoi, nous avons différents passages où nous avons construit ensemble des morceaux chorégraphiques par le biais d’improvisations et de création communes. Étant donnée la distance, Julie et moi, nous nous sommes vues que très peu, mais avec toutes nos idées nous avons réussi à construire quelque chose qui nous ressemble et qui nous parle.
Bravo à elles pour leur détermination dans leur parcours, et leur créativité !
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