Le colloque inaugural du Réseau Francophone Psychanalyse et Neurosciences s’est tenu à Nancy sur le campus SHS les 18 et 19 novembre derniers. Ce Réseau, qui a vu le jour grâce à un soutien de l’Agence Universitaire de la Francophonie, a été créé en 2021 et est coordonné par Ariane Bazan, professeure de Psychologie Clinique et de Psychopathologie au sein du laboratoire de l'Université de Lorraine Interpsy. Une journée de formation à la recherche, axée sur la clinique et la psychanalyse, a précédé le colloque le jeudi 17 novembre ; elle s’est tenue sur la plateforme Écho en collaboration avec la Maison des Sciences de l’Homme à Nancy. Le laboratoire Interpsy, représenté par Ariane Bazan et Thomas Rabeyron, son directeur, a présidé l’organisation logistique du colloque.
« Enthousiasmante » et « courageuse », voici deux signifiants qui circulaient après cette manifestation qui réunissait psychanalystes, psychologues, psychiatres, neuroscientifiques et philosophes ainsi que de nombreux étudiants curieux de s’informer des rapports entre le cerveau et la psyché. L’aspiration des organisateurs était d’être ainsi à l’écoute des deux « bords » en tenant compte des obstacles et des limites épistémologiques d’un côté comme de l’autre, et de voir si leurs implications respectives pouvaient se rejoindre. Il ne s’agissait donc pas de chercher à localiser la vie psychique dans le cerveau et pas davantage de se référer uniquement aux résultats neuroscientifiques en laissant à la marge ce que nous apprend l’expérience clinique. Rien de tout cela ne motivait cette rencontre, structurée davantage en termes de véritables dialogues entre approches neuroscientifiques et psychanalytiques concernant des dimensions aussi bien théoriques que cliniques et épistémologiques.
Par cette première manifestation de grande envergure, une première en France, Le Réseau Francophone Psychanalyse et Neurosciences a ainsi interrogé sous un angle original la thématique de l’inconscient, ses expressions cliniques et son articulation en termes de processus dynamiques, de rêve, de processus primaires et secondaires, de pulsion, de transfert, de sublimation, d’angoisse, de temporalités et de symbolisation, au travers des notions d’expériences précoces, de cognition, de psychologie expérimentale, de traitement analogique, de plasticité cérébrale, d’énergie libre, d’oscillations cérébrales… . Les neurosciences peuvent-elles se passer de la psychanalyse pour constituer leur objet ? Il s’agit là de l’une des questions centrales qui a orienté de nombreux débats, en particulier le Oxford Style Debate. Ce débat est une véritable joute avec votes pré- en post-débat. Si à l’issue de ce débat, la salle penchait plus du côté « contre (« les neurosciences ne peuvent pas se passer … »), le nombre d’indécis sur cette question avait également augmenté ! « Le courage de l’indécision », voilà peut-être une façon de résumer ces deux journées de conférence et l’esprit qui les aura animé.
Pour plus d’information sur le RFPN : www.rfpn.cnrs.fr
Retrouvez le programme du colloque sur le site de l’événement : https://rfpn.cnrs.fr/?page_id=210
