[Rencontre] avec Loris Guery, vice-président en charge du développement de l’alternance et de la FTLV

 
Publié le 14/09/2022 - Mis à jour le 15/09/2022
Loris Guery

Factuel est allé à la rencontre de Loris Guery, nouveau vice-président en charge du développement de l’alternance et de la FTLV à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur son rôle et de découvrir les grands enjeux de la nouvelle vice-présidence.

Pouvez-vous présenter en quelques mots votre vice-présidence pour Factuel ?

Je suis en charge de la vice-présidence au développement de l’alternance et de la Formation Tout au Long de la Vie (FTLV). Il faut peut-être préciser ces termes : l’alternance recouvre le fait pour les étudiants de suivre leur formation sous contrat d’apprentissage ou contrat de professionnalisation, leur permettant ainsi d’être une partie du temps à l’Université et une autre partie en entreprise ou organisme public, et d’être rémunéré pour cela ; la FTLV renvoie quant à elle à la formation continue pour les salariés et demandeurs d’emploi, et à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) qui, comme son nom l’indique, permet aux individus d’être diplômés non pas en suivant une formation mais en faisant reconnaître l’expérience acquise au fil des années.  

Pour avoir un ordre de grandeur, il y a à l’Université de Lorraine environ 3500 étudiants en apprentissage et 250 en contrats de professionnalisation, beaucoup dans les IUT, dans les IAE, dans les écoles d’ingénieurs. Quant à la FTLV, cela représente en tout près de 6500 personnes, dont un gros tiers qui suit des diplômes nationaux de type Licence Professionnelle, masters ou diplômes d’écoles d’ingénieurs.

Quels sont les grands enjeux (et/ou le calendrier) à venir pour votre vice-présidence ?

Le gouvernement a mis en place une politique très volontariste de développement de l’apprentissage, notamment avec des aides à l’embauche d’apprentis pour les entreprises, avec un objectif d’un million d’apprentis dans l’enseignement secondaire et supérieur. Il y en a aujourd’hui un peu plus de 730 000 selon les chiffres du ministère du Travail. C’est tout particulièrement dans l’enseignement supérieur que l’alternance a progressé depuis la loi de 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel. Le nombre d’apprentis à l’UL a par exemple augmenté de 50% sur les 3 dernières années. Mais cela ne se fait pas tout seul et veut dire par exemple que les équipes pédagogiques et administratives ont adapté les formations, notamment en matière de calendrier de formation pour les rythmes d’alternance entre Université et entreprise.

L’apprentissage est une attente des étudiants, notamment parce qu’il leur permet d’être rémunéré durant leur formation et leur confère une réelle expérience professionnelle, ce qui se traduit par une meilleure insertion professionnelle, sur des emplois plus stables, plus rémunérateurs et correspondant mieux à leurs attentes. Il y des domaines de formation et des composantes qui sont engagés depuis longtemps dans l’apprentissage, comme les IUT évidemment. Mais dans tous les domaines de formation il y a des opportunités de développement de l’apprentissage sur certains diplômes. Il y a des sensibilisations, des échanges de pratiques à mettre en place en ce sens.

Il y a par ailleurs un vrai enjeu de société autour de la FTLV, et une véritable mission de service public pour aider les adultes dans l’adaptation et l’approfondissement des compétences, que ce soit dans une logique de retour à l’emploi pour les demandeurs d’emploi ou dans une logique d’évolution professionnelle.

La loi de 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel a mis le CPF (Compte Personnel de Formation) au cœur de la formation professionnelle et donc le choix directement par les individus des formations qu’ils suivent. Dans ce cadre, la formation à distance représente une opportunité de développement importante car il est de plus en plus difficile pour les salariés de bénéficier d’un congé pour suivre une formation longue. Nous avons à l’Université une expérience de l’enseignement à distance sur laquelle il est possible de construire un développement de la formation continue diplômante. C’est un axe sur lequel nous allons travailler avec Valérie Rault, vice-présidente en charge de l’accompagnement au développement de la pédagogie.

De manière globale, concernant à la fois l’alternance et de la FTLV, France Stratégie et le ministère du Travail ont fait récemment un panorama chiffré des perspectives des métiers à l’horizon 2030. On anticipe notamment une croissance des secteurs de la santé et du soin, du numérique, de tout ce qui a trait à la transition écologique (notamment dans le secteur industriel), de manière transverse des activités juridiques et dans le domaine du management, d’autres encore. On voit qu’il y a ici une grande cohérence à exploiter avec le positionnement de l’Université de Lorraine sur les grandes transitions (écologique, numérique, en matière de santé, etc.).

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