Factuel est allé à la rencontre de Pierre Degott, nouveau vice-président du Conseil de la Vie Universitaire à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur son parcours et son rôle à l'Université de Lorraine.
Factuel : quel est votre parcours ?
Je suis professeur en langue et littérature anglaises, spécialisé dans les relations musique/littérature dans l’espace anglophone du 18e siècle.
J'ai d'abord accompli diverses responsabilités pédagogiques au sein du département d’anglais de l’UFR Lettres et Langues de l’Université Paul Verlaine – Metz (responsable LANSAD, L1, L3, master, agrégation externe…) de 1991 à 2012, assesseur à la Pédagogie du Directeur de l’UFR Lettres et Langues de l’Université Paul Verlaine – Metz. Représentant de l’UFR à la commission « Culture » de l’UPVM de 2000 à 2003 puis Directeur du département d’anglais de l’UFR Lettres et Langues de l’Université Paul Verlaine – Metz de 2005 à 2008 et de 2011 à 2012.
J'ai par ailleurs été élu au Conseil des Études et de la Vie Universitaire de l’Université Paul Verlaine – Metz. Représentant du CEVU à la commission « Relations Internationales » en 2008 et j'ai pris mes fonctions de directeur de l’UFR Arts, Lettres et Langues à Metz en 2012.
Depuis 2012, je suis responsable messin du parcours « anglais » de la licence LLCER et j'ai été nommé à la Commission Paritaire d’Établissement de l’Université de Lorraine. Enfin, je suis élu au Conseil de la Vie Universitaire de l’Université de Lorraine depuis 2017.
Factuel : quels sont les grands projets au sein du Conseil de la Vie Universitaire ?
De par la spécificité de ses missions – politique en matière d’activités culturelles, sportives ou associatives ; action sociale en faveur de la population étudiante et des personnels ; politique de santé ; gestion du handicap ; politique en faveur de l’engagement étudiant ; relations avec les partenaires institutionnels de la vie universitaire –, le Conseil de la Vie universitaire est en effet un des espaces privilégiés pour la mise en œuvre des différents objectifs fixés. Ainsi, nous allons particulièrement veiller au respect et au développement de ces 6 grands axes :
Optimisation des conditions de travail et d’études pour l’ensemble de la population étudiante
Même si le travail universitaire et l’organisation des études relèvent prioritairement du Conseil de la Formation, le Conseil de la Vie Universitaire a un rôle essentiel à jouer dans la définition du cadre et des conditions de vie de la population étudiante. Je serai particulièrement attentif à l’accès aux bibliothèques universitaires ainsi qu’à tous les espaces de travail et toutes les ressources documentaires pouvant favoriser la bonne tenue des études. Je serai également vigilant, en concertation avec le vice-président Étudiant, à l’égard du soutien et du développement du tissu associatif, notamment en termes d’attribution des moyens. De même je veillerai, en concertation avec les acteurs impliqués, aux bonnes conditions de logement et de restauration sur tous les sites de l’université, notamment là où l’on sait que de gros efforts restent à faire.
Nous avons tout à gagner à renforcer les dynamiques qui existent déjà entre formation et vie universitaire, et il est du ressort du Conseil de la Vie Universitaire de veiller à la bonne insertion de toutes et de tous au sein de la communauté. Il existe de nombreux moyens pour aider les étudiants à trouver, aussi vite que possible, leur place dans leur nouvelle structure d’accueil.
Nous savons à quel point le succès dans les études peut être conditionné par la qualité du cadre de vie et le rôle de l’environnement le plus immédiat. Trop d’abandons sont causés par des situations d’isolement et de solitude.
Pierre Degott, vice-président du Conseil de la Vie Universitaire
Le sport et la culture comme ciments de la communauté universitaire
En concertation avec le chargé de mission « Sport et Lutte contre la Sédentarité », je veillerai au bon fonctionnement des structures qui, depuis des années, permettent aux personnels et aux usagers de pratique les sports de leur choix. Nous avons encore des progrès à faire, pour certains sites, dans la diversité de l’offre proposée à nos différents publics, ainsi que dans la diffusion et la communication faite autour de cette dernière.
Un des grands axes de la mandature à venir sera également la mise en place d’une politique d’établissement en termes de pratique et de diffusion des activités culturelles. Pour ce qui concerne le domaine artistique, l’établissement dispose d’ores et déjà de divers lieux et instances que lui envient d’autres universités – Espace Deléage, Espace BMK, Galerie 0.15 Essais Dynamiques, Galerie Le Préau de Maxéville, Chœur Universitaire de Nancy, Chœur du Département de Musicologie-Metz, Festival du Film Étudiant… –, mais dont l’action n’est peut-être pas suffisamment valorisée à l’heure actuelle. Un important travail reste également à faire afin de développer les liens entre l’université et les institutions culturelles du territoire lorrain, dont l’accès pour la population étudiante et pour les personnels est encore à faciliter et à promouvoir. Enfin, en concertation avec le chargé de mission « Sciences Avec et Pour la Société », de nombreuses actions seront à mener afin de développer plus avant les différents aspects de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle et de multiplier les occasions de rencontre entre la Science et les acteurs de la vie civile. La culture pour tous doit être un des axes forts de l’Université de Lorraine, et je m’engage à m’y employer.
Prévention des discriminations, accueil de la diversité et promotion de l’inclusion
Face aux défis et aux changements sociétaux qui s’annoncent, et dont nous avons vu diverses manifestations ces dernières années, le Conseil de la Vie Universitaire a forcément une carte à jouer dans la prévention des discriminations que l’on déplore dans de nombreux secteurs de la société.
En coopération avec la vice-présidence Egalité-Diversité-Inclusion (EDI), le rôle du CVU sera ainsi d’encourager la création de cellules EDI dans les composantes de formation, et d’accompagner ces structures dans la mise en place de procédures acceptables pour tous. Il appartiendra également au Conseil de la Vie Universitaire de veiller à améliorer certains fonctionnements au sein de la collectivité, notamment en sensibilisant les différents acteurs de la vie universitaire aux évolutions récentes : généralisation de l’écriture épicène, abandon des stéréotypes et les clichés, lutte contre les inégalités, remise en cause de certains conditionnements issus d’un autre âge, etc.
Aide aux étudiants et aux personnels en situation de fragilité
Poursuivant le travail mené en concertation avec les différents services du SUMPSS (action sociale, santé) et du SISU (mission handicap), le rôle du CVU sera de veiller à ce que les meilleures conditions soient réunies pour assurer la réussite étudiante des personnes en situation de handicap : accessibilité aux espaces de cours, disponibilité des personnels accompagnants, octroi des tiers-temps et des espaces réservés pour les examens, aide aux composantes dans la mise en place des sessions d’examen aménagées. Je m’engage tout particulièrement à entamer une réflexion avec les composantes de manière à améliorer les conditions d’accueil des étudiants en situation de handicap, et à entreprendre tout ce qu’il est possible de faire pour obtenir de l’État une nouvelle augmentation des moyens dédiés.
Si les conditions de vie des personnels de l’université relèvent essentiellement des missions de la DRH, je m’engage à être en appui aux actions entreprises (santé, transport, aides diverses) afin d’aider chacune et chacun dans l’accomplissement de ses missions, et d’améliorer leurs conditions de vie au travail.
Exemplarité face aux enjeux écologiques et mise en place d’actions en cohérence avec les grands défis sociétaux à venir
Même si de nombreuses actions de développement durable ont été entreprises ces dernières années, notamment en matière de tri sélectif, nous avons encore beaucoup de progrès à faire si nous souhaitons changer nos habitudes de travail. Dans ce domaine aussi, le CVU aura un rôle important à jouer en appui avec la vice-présidence Transition Écologique, en partie pour ce qui concerne les nombreuses actions de sensibilisation à entreprendre. Un important travail reste à faire au niveau du développement des mobilités douces (covoiturage, train, vélo, trajets à pieds), du traitement des déchets, des habitudes alimentaires, de l’impact environnemental de nos habitudes de travail, etc.
De toute évidence, la population étudiante est plus réceptive aux problèmes environnementaux, dont elle aura à gérer le lourd héritage. Il nous appartient d’en profiter, et le CVU doit être un levier permettant de concevoir et de construire un monde plus propre, plus responsable et plus accueillant.
(Ré)apprendre à vivre ensemble et expérimenter le « bien-être » au travail
La présence du mot « vie » dans le sigle CVU n’aura échappé à personne. Au terme d’une pandémie qui a donné un sérieux coup de frein à ce qui constitue le cœur de la vie universitaire, il est temps de repenser les règles de fonctionnement qui régissent la façon dont les différents membres de notre collectivité interagissent. Il nous appartiendra notamment de redéfinir certaines règles du « bien-être » et du « vivre ensemble », notamment dans le respect des plages de liberté qu’offrent les weekends et les vacances, sanctuaires de la vie privée, ainsi que du droit à la déconnexion. Sans doute aussi conviendra-t-il de réfléchir, en concertation avec la DRH, au sens que l’on donne au travail et de trouver les meilleurs rythmes pour améliorer l’efficacité et l’efficience de tous, personnels comme étudiants.
S’il est question de « vivre ensemble », je souhaite vivement que le CVU ne soit pas uniquement une chambre d’enregistrement de décisions importantes pour l’établissement, mais bien et bien un lieu d’échanges, de discussions et de partages, que cela soit dans le cadre de séances plénières ou de commissions. C’est une des raisons pour lesquelles je compte tout particulièrement sur la présence et la participation active de tous les représentants étudiants élus, au même titre que celle des autres membres élus ou invités. Dans le même esprit, je n’envisage pas cette vice-présidence autrement que dans une interaction permanente avec les autres conseils de l’établissement, notamment pour les questions ayant trait aux ressources humaines, à la formation et à la politique scientifique. Un des axes de ce mandat, qui démarre l’année où notre Université fête ses dix années d’existence, pourrait être de conforter le sentiment d’appartenance à l’Université de Lorraine, établissement dont nous avons tout lieu d’être fiers. À nous d’œuvrer en faveur des décloisonnements et de l’esprit d’ouverture indissociables de la grande tradition universitaire. Là se trouvent selon moi les principaux objectifs du Conseil de la Vie Universitaire pour lequel nous sommes tous engagés aujourd’hui.