[Interview] Nicolas Oget, nouveau vice-président du Conseil de la Formation

 
Publié le 23/06/2022 - Mis à jour le 16/09/2022
 Nicolas Oget

Factuel est allé à la rencontre de Nicolas Oget, nouveau vice-président du Conseil de la Formation à l'Université de Lorraine, afin d'en savoir plus sur son parcours ainsi que son rôle et ses projets au sein du Conseil de la Formation.

Factuel : quel est votre parcours au sein de l'Université de Lorraine ?

Docteur en Chimie Fine de l’Université de Bretagne Occidentale, j’ai occupé un poste d’ATER avant d’être nommé Maître de conférences à l’université de Metz en 1997. Mes enseignements en licence et master concernent la synthèse organique et la Résonance Magnétique Nucléaire et sont en lien avec mes activités de recherche centrées sur une chimie durable. Elles m'ont amené à faire soutenir 8 thèses. J’ai soutenu mon HDR en 2009 et ai été promu professeur des universités à l’Université de Lorraine en 2013.

Parallèlement aux activités de recherche et d'enseignement, je me suis investi tout au long de ma carrière dans la vie de l'université : conseil d'UFR ; conseil de laboratoire ; comités stratégiques FTLV et apprentissage ; commission patrimoine immobilier ; ou encore dans les conseils centraux. J'ai également assuré diverses fonctions : président de jury DEUG SM, responsable du parcours Chimie L PC ; président de la commission des moyens de l'UFR SciFA, directeur-adjoint de l'UFR SciFA, directeur-adjoint du collegium Sciences et Technologie. Depuis 2014, j'assure la direction de l'UFR SciFA (2 100 étudiants, 160 personnels, 34 000 m² en gestion de site). Pierre Mutzenhardt, président de l'Université de Lorraine de 2012 à 2022, m’a nommé chargé de mission Formation tout au long de la vie  (FTLV) en juillet 2021 afin de définir des axes stratégique pour l’établissement. Au plan national, j'ai été membre du CNU32 de 2007 à 2013 et y ai occupé les fonctions vice-président de 2011 à 2013. Depuis 2019, je suis membre du bureau national de la Conférence des Doyens et Directeurs des UFR scientifiques, la CDUS.

Concernant le Conseil de la Formation, j’en ai été membre de 2012 à 2013 dans le collège B. Depuis 2017, j’en suis un membre assidu et de son conseil permanent.

Factuel : qu'est-ce que le Conseil de la Formation ?

L’article 10 du décret 2011-1169 portant création de l’Université de Lorraine précise que le Conseil de la Formation veille à la qualité et à la cohérence de l’offre de formation et de sa déclinaison territoriale. Il contribue à l’élaboration de la politique de formation initiale et continue. À ce titre, il est consulté sur l’organisation des formations ; la politique de développement des infrastructures de formation ; la création et la suppression des collégiums.

Il est également judicieux de rappeler, à coté de ce cadre réglementaire, ce qu’est la Formation à l’Université de Lorraine :

  • 62 000 étudiants dont 10 000 internationaux,
  • 5 200 apprentis et 6 900 stagiaires FTLV ;
  • 9 collegiums, 43 composantes de formations dont 16 instituts, 14 UFR, 11 écoles d’ingénieurs ;
  • 2 700 enseignants-chercheurs et enseignants titulaires + de 1 350 contractuels dont 600 doctorants, + de 4 800 vacataires et plusieurs centaines de personnels techniques et administratifs dédiés ;
  • 350 diplômes dont 116 du secteur de la santé, 223 parcours en alternance, + de 180 années de DU et DIU ; l’ensemble réparti sur 12 villes et métropoles lorraines.
  • Sans oublier les taux d’insertion élevés de nos étudiants : il est supérieur à 90% après une licence professionnelle, un master, un diplôme d’ingénieur ou le doctorat.

Ces quelques données, bien évidemment non exhaustives, permettent de mieux mesurer les enjeux de la Formation, plus exactement les très nombreuses formations, à l’Université de Lorraine et la tâche qui attend le Conseil de la Formation dans les prochains mois.

Factuel : quels sont vos projets pour la réussite des étudiants ?

Je compte mobiliser les énergies autour du programme plan « investir en formation pour la réussite des étudiants ». Le challenge est de former les citoyens et les cadres de demain, dans un contexte en profonde et rapide mutation (crises géopolitiques, enjeux écologiques, raréfaction des ressources, transitions industrielles, fortes attentes sociétales…) Il convient donc de préparer à ces grandes transitions, nos futurs étudiants mais également les professionnels et les citoyens à travers la FTLV.

Afin de favoriser les chances de réussite, il est proposé d’agir en amont dans les phases d'orientation, notamment à destination des lycéens : bien délivrer la bonne information, au bon endroit et au bon moment. Une meilleure lisibilité et visibilité de l’offre de formation est nécessaire. Il y aura une refonte du site web formation. Au moment de l’accueil et lors du cursus, en offrant des ateliers d’accompagnement, de dispositifs de remédiation ou de maîtrise de la langue française, plus de flexibilité et un environnement propice aux apprentissages. Il s’agit aussi de permettre la réorientation en cours de cursus ou des passerelles inter-collegium. Enfin, une étudiante ou un étudiant bien dans sa tête et dans sa peau ne qu’avoir plus de chance de réussite à l’université : renforçons les liens vie universitaire et formation.

Le sujet de l’internationalisation des formations doit également être renforcé par un apprentissage des langues en offrant la possibilité de suivre une seconde langue, par le développement d’enseignements en anglais afin de fortifier les échanges internationaux notamment Erasmus, par un soutien au franco-allemand, par une politique forte aux mobilités étudiantes ou aux écoles thématiques.

Nous devons aussi penser à l’insertion professionnelle des étudiants et leur permettre de mieux assurer les évolutions de carrière. Il est souhaitable de renforcer les enseignements conduisant à développer l’esprit critique, la créativité, mais aussi la capacité à collaborer et communiquer.

Enfin, le développement de la Formation tout au long de la vie au sein de l’établissement doit constituer un autre axe de priorité. La VAE et la VAP sont sous utilisées. Nous devrions plus expliquer à nos étudiants qu’ils pourront revenir demain mettre à jour leurs compétences ou en acquérir de nouvelles à l’université. A ce propos, la question des blocs de connaissances et de compétences dans l’offre de formation 2024 que nous préparons est cruciale. D’autre part, l’université doit capitaliser sur ses forces et facteurs différenciants (je pense à la recherche et le diplôme) pour proposer des formations de haut niveau, sur des thématiques d’avant-garde et/ou sur des sujets de pointe, entre autres sur les défis sociétaux, en lien avec LUE.

Nicolas Oget, vice-président du Conseil de la Formation

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