Dans le cadre de l'ANR ECRIN, le laboratoire Perseus et le DU GENDD organisent à Metz, les 20 et 21 juin, deux journées d'études sur les stéréotypes et la diversité à la télévision.
L’Agence Nationale de la Recherche (ANR) soutient une recherche sur les INégalités à l’ECRan (ECRIN) prenant pour point de départ les études sur la place des « Arabes » dans les médias français de 1962 à nos jours.
Cette recherche interdisciplinaire est menée conjointement par plusieurs laboratoires (URMIS Nice/Paris VII, TELEMME Aix-en-Provence, LCP Paris I et PERSEUS Metz) réunissant des chercheurs-es de différentes disciplines : histoire, psychologie sociale et cognitive, sciences de l’information et sociologie, en collaboration avec des universitaires et praticiens de plusieurs pays (Belgique, Canada, Etats-Unis, Grande Bretagne, Maroc, Suisse).
Depuis plus d’un an ces chercheurs-es mènent des travaux dans ce sens et proposent de se retrouver à Metz durant deux jours pour échanger et faire part des premiers résultats aux participants-es intéressés-es par ces questions.
De façon plus précise, cette étape messine, du réseau ECRIN sera l’occasion d’approfondir le thème des stéréotypes et de la diversité à la télévision dans la perspective de proposer des éléments de réponses à la problématique de la réduction des inégalités, à la fois à l’écran, mais également par l’écran. En effet, depuis la métaphore de «l’image dans notre tête » exprimée par Lippman (1922), célèbre journaliste américain engagé à l’égard du risque inhérent aux explications recourant aux stéréotypes, de nombreux travaux en sciences humaines et sociales ont étudié ce phénomène. Les psychologues sociaux ont montré comment le stéréotype conduit à traiter de façon inégalitaire autrui sur la base de ses appartenances sociales (Tajfel, 1972 ; Yzerbyt & Schadron, 1992) alors que les sociologues des médias (Veyrat-Masson, 2000°) en démontrent régulièrement la présence à la télévision, par exemple à propos des immigrés et des ‘’Arabes’’ (Gastaut, 2001 ; Mills-Affif, 2008). Cette représentation erronée de la diversité dans les médias nous interroge à propos de ses effets sur le téléspectateur. Elle nous invite également à réfléchir sur les conditions de production de ces images et à proposer des solutions pour agir sur la réduction des préjugés grâce aux écrans. Autrement dit, dans quelles mesures l’engouement récent à propos de la diversité, son questionnement à propos de sa présence à l’écran (Macé, 2005), de sa mesure (Héran, 2010) ou encore de son usage (Tisserant, Bourguignon, Vignocan & Wagner, 2011) réduisent-ils les préjugés et la discrimination chez les récepteurs de ces programmes télévisuels ? Enfin, l’introduction de la gestion de la diversité (Barth & Falcoz, 2007 ; Cornet & Warland, 2011) dans les entreprises de conception et de diffusion de ces programmes permet-elle de répondre à ce défi de société ?
Deux journées d’échanges sont prévues pour répondre à ces questions.
La première est conçue sous la forme d’une succession de regards croisés entre l’analyse du psychologue et celle du sociologue ou de l’historien des médias et/ou de l’immigration travaillant au sein du réseau. Ces dialogues interdisciplinaires à propos d’un objet d’étude commun insisteront sur l’intérêt de la complémentarité de ces approches, dans les études sur les ‘’Arabes’’, à propos des stéréotypes, dans l’analyse d’images à l’écran conçues pour le Web ou encore dans les travaux visant à introduire des changements d’attitudes ou de comportements.
La deuxième journée s’ouvrira à des personnalités extérieures au réseau et à la thématique de la diversité. Elle sera davantage tournée vers le grand public et fera intervenir des universitaires de plusieurs pays et des acteurs de terrain cherchant à introduire plus de diversité à la télévision dans l’objectif de réduire certaines inégalités.
Entrée libre dans la limite des places disponibles et inscription obligatoire