La mise en œuvre d’une stratégie nationale de santé sexuelle qui – depuis 2017 – vise à organiser les activités de prévention, d’éducation et de prise en charge dans le champ des sexualités, a mis en évidence les limites de la formation reçue par les principaux professionnels de santé pouvant être impliqués dans ce domaine.
Pourtant, la plupart, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, sont souvent confrontés à des questions liées, de près ou de loin, à la santé sexuelle de leurs patients lors des consultations. Peu ou pas formés, ils puisent alors dans leurs propres ressources professionnelles, mais aussi dans leur valeurs culturelles – parfois religieuses – tout en faisant appel à leur propre “aisance personnelle” au risque d’y mêler leur propre subjectivité. Il est donc pertinent de se demander si les professionnels sont suffisamment préparés à répondre aux questions liées à la sexualité de leurs patients ?
Le Pr. Giami, Directeur de recherche émérite à l’INSERM et Vice – Président de la WAS (Association Mondiale pour la Santé sexuelle) s’appuiera sur une série d’études sur les médecins généralistes, les infirmières et les sexologues, qui permettront de mieux comprendre comment ces professionnels procèdent à une forme de bricolage (Lévi-Strauss, 1962) en vue d’élaborer une spécialisation informelle (Giami, 2009) permettant à certain.e.s de s’engager de façon plus satisfaisante dans le soin et l’accompagnement, lorsque Eros s’invite dans la consultation…
Site de la Word Association for Sexual Health