[Conférence] Jérémie Pichon, de la famille « presque zéro déchet » : "le changement est possible"

 
Publié le 5/05/2022 - Mis à jour le 24/05/2022

Après Metz, Jérémie Pichon, créateur de la Famille « presque » zéro déchet, sera à Nancy, à l'amphi Parisot, 20 rue Lionnois, le 21 mai 2022. Rencontre avec un membre d’une famille qui a décidé d’agir pour la planète et notre bien-être.

Vous êtes passé de 390 kg de déchets par an à 1 kg. C’est énorme !

Oui, 390 kg de déchets, c’est la moyenne française. En fait, nous sommes passé en trois ans d'une poubelle par semaine à un bocal par an.

Comment en êtes-vous venu à vous lancer ce défi du zéro déchet ?

J’ai passé plus de 20 ans à travailler dans des ONG environnementales. J'ai vu les déchets dans l'écosystème et je les ai ramassés. Je suis un passionné de glisse, je travaillais avec des associations comme Surfrider Foundation. Et nous avions créé Mountain Riders, au début des années 2000, pour ramasser les déchets sur les pistes de ski et au bord des rivières. Donc les déchets, je les ai vus très tôt et je me suis rendu compte que ça avait un impact énorme sur l’environnement.

En 2014, alors que je travaillais chez Surfrider au Pays Basque et que j'allais sur la plage pour expliquer aux élus, aux entreprises ou aux enfants le fléau que peut être le plastique, je rentre chez moi et je me vois mettre du plastique dans la poubelle… Je me suis dit qu’il y avait un problème ! J’étais un écologiste a priori plutôt éveillé, et pourtant, ma poubelle était remplie de plastiques agroalimentaires à usage unique. Alors j’ai voulu comprendre pourquoi. Avec ma femme, on a sorti la poubelle et on l’a étalé dans le jardin. Et à partir de ces observations, on s’est demandé si on pouvait se passer de ce qu’elle contenait. Et nous avons tenté le challenge ! Le premier geste a été de se dire : « Si on ne veut pas de déchets, il faut les refuser à la source, ne pas les acheter ». La poubelle commence dans les magasins. Nous nous sommes donc mis à faire nos courses différemment. Nous avons changé notre mode d'achat et notre mode de vie.

La première année, nous sommes passé d’une poubelle par semaine à une poubelle par mois, la deuxième à une poubelle en six mois et la troisième à un bocal d’un kilos pour quatre. C'est donc possible de vivre sans tous ces emballages, sans tous ces déchets. Il suffit de changer son mode de consommation et d'achat.

Quelles solutions avez-vous trouvé pour atteindre ce résultat ?

Lcrédit photo : Laure Ba poubelle, elle est constituée de trois tiers.

Le premier tiers, ce sont les déchets organiques. Faites un compost et vous avez déjà un tiers en moins.

Le deuxième tiers, ce sont tous les emballages agroalimentaires que vous trouvez en grande surface. Si vous n'allez plus en grandes surfaces, vous n'aurez plus ce deuxième tiers. Nous avons donc remplacé notre alimentation par un circuit court. Nous sommes allés sur les marchés et chez nos commerçants de proximité avec nos petites boîtes pour acheter nos fromages, notre beurre, etc.

Et le troisième tiers, ce sont tous ces objets de la vie courante qui arrivent en fin de vie. Un jouet, un stylo, une tasse, etc., tout ce qu'on va surconsommer, puisque nous sommes dans une société de la consommation et de l'achat.

Pour le troisième tiers, la solution, c’est de passer au 4 R. Refuser. Réduire vraiment beaucoup notre consommation, acheter d'occasion, éviter les emballages. Réparer au maximum, réutiliser ce qui existe déjà. Et recycler.

En appliquant tout ça sur nos trois tiers de poubelle, on arrive à la réduire dans un bocal.

C’est ce que vous racontez en détail dans cette conférence ?

Oui, je raconte mon expérience, toutes les solutions qu’on a trouvées. Mais je ne suis pas là non plus pour faire la morale. Je ramène les choses à la réalité de la planète : le changement climatique, la biodiversité, etc.

Pour faire comprendre ça, rien de mieux que l’humour, pour faire passer le public par l'ascenseur émotionnel. J'essaie de faire en sorte que tout le monde soit motivé et remonté comme des coucous pour appliquer le zéro déchet, qui est finalement une transition alimentaire et écologique qui va amener au changement, à la réduction.

Alors qu’aujourd'hui, on vous dit que la solution c'est la croissance verte. C'est un mensonge, c'est une illusion. La seule chose qui peut être verte, c'est notre mode de vie. Donc il va falloir qu'on change, et c'est urgent pour la planète et pour tous les êtres humains du globe.

Le changement est possible !

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Ces actions correspondent aux objectifs de développement durable définis par les Nations Unies suivants :