Camélia Goga est professeure à l’Université de Bourgogne Franche-Comté et chercheuse au laboratoire de mathématiques de Besançon. Ses recherches portent sur la théorie des sondages. Elle nous éclaire sur le sujet.
Aujourd’hui nous allons parler statistiques et sondages. Le mot statistique vient de l’allemand Staatskunde forgé par l'économiste G. Achenwall (1719-1772), qui l’a créé de l'ital. statista « homme d'État », la statistique représentant pour lui l'ensemble des connaissances que doit posséder un homme d'État. Alors dès l’antiquité, des recensements de bétails et autres récoltes sont faits de façon très précises. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que l’on voit apparaître le rôle prévisionnel des statistiques à travers des tables de mortalité utilisées par les compagnies d’assurances, c’est à la même période que sous Louis XV les intendants du roi recueillent des informations auprès du peuple. Certains des intellectuels révolutionnaires se soucieront de mieux connaître les populations à travers le recueil d’informations. Vers 1800, il y a Pierre-Simon Laplace qui propose de faire une enquête par sondage au lieu d’un recensement pour connaitre le nombre d’habitants de la France, grâce aux probabilités. Karl Marx, lui, proposera une enquête ouvrière en 1880. C’est à cette même période que les premiers sondages d’opinion voient le jour aux Etats Unis. Mais ce n’est qu’en 1935, toujours aux Etats-Unis que les premiers instituts de sondage voient le jour. Depuis l’arrivée des probabilités et ensuite de l’informatique, ils prospèrent.