Solidarité Ukraine : enseignants-chercheurs, doctorants, post-doctorants, étudiants, le site lorrain mobilisé collectivement

 
Publié le 18/03/2022 - Mis à jour le 22/03/2022
Solidarité Ukraine

Le programme PAUSE du Collège de France a ouvert un appel spécial d’aide en urgence aux chercheuses et chercheurs ukrainiens. Ce fonds d’urgence national de 500 000 € octroyé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, va être complété en Lorraine par une mobilisation collective incluant des ressources dédiées par les composantes et les laboratoires, le fléchage de moyens de l’établissement (mois de rémunération de professeur invité et de contrats doctoraux) et par une enveloppe de 500 000 € mobilisée par Lorraine Université d’Excellence (LUE).

Entretien avec Karl Tombre, vice-président stratégie européenne et internationale de l’Université de Lorraine, et Directeur exécutif de LUE.

Factuel : pouvez-vous nous préciser le cadre de cette enveloppe supplémentaire au programme national PAUSE ?

Karl Tombre : comme son nom l’indique, le fonds d’urgence national du programme PAUSE permet de faire face à l’urgence en se mettant en capacité d’accueillir très rapidement des chercheurs et enseignants-chercheurs ukrainiens venus ces jours-ci d’Ukraine dans le contexte dramatique que nous connaissons. Il attend un cofinancement des établissements, et doit surtout permettre de préparer la construction de solutions de plus longue durée, que ce soit via le programme PAUSE « classique » ou autrement. Plusieurs composantes de formation et de recherche de l’établissement se sont rapidement mobilisées pour accueillir des collègues ukrainiens avec lesquels elles étaient souvent déjà en relation, dédiant à cela les ressources qu’elles avaient à disposition.

L’établissement lui-même a décidé de mobiliser les mois de rémunération de professeur invité disponibles, et aussi la masse salariale de quelques contrats doctoraux pour l’accompagnement de situations difficiles de doctorants ukrainiens en cotutelle avec l’UL. Nous nous sommes très vite consultés avec les différents partenaires de Lorraine Université d’Excellence (Université de Lorraine, CNRS, INRAe, INRIA, INSERM, CHRU, AgroParitech et GeorgiaTech Lorraine) afin de compléter cette belle dynamique solidaire par la mobilisation de plusieurs de nos programmes LUE, notamment welcome@lorraine (pour faciliter les formalités d’installation et les procédures d’accueil de chercheurs et d’enseignants-chercheurs internationaux) et professor@Lorraine qui permet d’octroyer des mois de rémunération comme chercheur invité.

Au total, LUE est ainsi en mesure de consacrer une enveloppe de 500 000 € à cet effort collectif de solidarité.  L’essentiel des sommes ainsi mobilisées sera fort probablement consacré à la facilitation de l’accueil en Lorraine de doctorants et chercheurs impactés par les événements. Notre objectif est dans un premier temps d’être en mesure d’accueillir rapidement une vingtaine de chercheurs ou d’enseignants-chercheurs.

Notre objectif est dans un premier temps d’être en mesure d’accueillir rapidement une vingtaine de chercheurs ou d’enseignants-chercheurs.

Karl Tombre, vice-président Stratégie européenne et internationale

Factuel : combien de dossiers ont-ils été déposés à ce jour ?

Karl Tombre : Actuellement près d’une quinzaine de dossiers sont remontés des services des relations internationales de l’université, des composantes et laboratoires, ou des partenaires scientifiques de l’Université de Lorraine. Certains ont déjà été déposés au titre du programme PAUSE et d’autres sont en cours d’instruction. Ces personnes viennent d’établissements partenaires avec lesquels l’université entretient des collaborations scientifiques de longue date, des cotutelles de travaux de recherche, des professeurs qui avaient été invités dans des colloques scientifiques, des doctorants, ou des étudiants en mobilité Erasmus.

Certains collègues sont déjà en Lorraine et d’autres attendent de pouvoir rejoindre la France. Si une grande partie des dossiers sont d’origine ukrainienne, nous sommes également très attentifs aux situations de collègues russes ou biélorusses qui peuvent nous parvenir par la communauté universitaire.

Factuel : côtés étudiants, comment cela se passe-t-il ?

Karl Tombre : L’Université de Lorraine accueille un certain nombre d’étudiants ukrainiens et russes. Tout d’abord, nous souhaitons les accompagner du mieux possible dans cette situation éprouvante, où ils ont souvent de la famille directement ou indirectement touchée par les événements. Les services de l’université leur sont ouverts pour cela. Dans plusieurs cas, leur situation administrative (période de validité du visa, par exemple) et économique est aussi fragilisée par la situation internationale. En soutien et renfort des mesures prises par l’État et mises en œuvre par les préfectures, le Crous, etc., les services de l’établissement (la Direction des relations internationales et le Service universitaire de médecine Préventive et de Promotion de la Santé notamment) et des composantes de formation s’organisent pour faciliter leurs études d’une part, et aussi d’autre part leur quotidien avec les mises en relations nécessaires pour des aides financières ou le logement, par exemple.

Nous avons aussi quelques cas d’étudiants ukrainiens ou russes qui sont déjà en Union Européenne et qui souhaitent rejoindre d’urgence l’Université de Lorraine. En cours d’année universitaire, la solution envisagée est souvent l’accueil en stage, et nous mobilisons là aussi les programmes de l’UL et de LUE pour leur donner un statut d’étudiant, abonder aux moyens des laboratoires pour leur verser des indemnités de stage, faciliter les formalités administratives et l’accès au logement.

À plus long terme, nous sommes conscients qu’au-delà de l’accueil d’urgence de ces cas identifiés, nous devons nous préparer à l’accompagnement probablement nécessaire d’une population de réfugiés beaucoup plus large qui pourrait venir dans nos territoires. Il pourra s’agir là de formation aux langues (FLE, où plusieurs initiatives sont déjà en cours) et d’admission dans nos formations d’étudiants réfugiés à la rentrée universitaire prochaine. Même si le degré d’urgence est légèrement moindre, les composantes et les services y travaillent dès maintenant.

 

Pour plus d’informations : 

Programme PAUSE : ul-programme-pause-contact@univ-lorraine.fr

Étudiants : drie-accueil-ukraine@univ-lorraine.fr

Santé/Social étudiants : social-metz@univ-lorraine.fr / social-nancy@univ-lorraine.fr