Conférence « Solvay, de l'industriel au mécène »

 
Date(s): 
Vendredi 25 mars 2022 - 20:00
Mercredi 30 mars 2022 - 20:00
Lieu(x): 
Campus Sciences et Technologies
Amphithéâtre n°8
Vandœuvre-lès-Nancy

ATTENTION : LA CONFÉRENCE INITIALEMENT PRÉVUE LE 23 MARS EST REPORTÉE AU 30 MARS

En écho au centenaire de la disparition d'Ernest Solvay, une conférence élaborée par Arnaud Fischer et intitulée « Solvay, de l'industriel au mécène », sera proposée les vendredi 25 et mercredi 30 mars à 20h, en amphithéâtre n°8 du campus Sciences et Technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.

L'entrée sera gratuite dans la limite des places disponibles, la réservation électronique à l'adresse arnaud.fischer@univ-lorraine.fr obligatoire, et l'accès à l'amphithéâtre conditionné aux mesures sanitaires qui seront en vigueur.

Le résumé de ce programme est le suivant :

Solvay... Aux Lorrains, ce nom rappelle le site industriel de Dombasle-sur-Meurthe. Aux scientifiques, il remémore la tenue de prestigieux congrès, immortalisés par d’impressionnants clichés rassemblant, au début du siècle dernier, quelques-unes des plus brillantes personnalités du monde de la chimie et de la physique, tels Rutherford, Marie Curie, Planck, Poincaré, Einstein et Schrödinger. Pour autant, que savons-nous vraiment de celui dont le visage a été ajouté au portrait de groupe du conseil qu’il convoque, en 1911, tandis que les rayons X et la radioactivité ne sont connus que de manière récente, et que l’atome rechigne encore à livrer les secrets de sa structure ? Né en 1838, fils d’un maître de carrière, autodidacte épaulé par son cadet, le Belge Ernest Solvay bouleverse le monde de l’industrie chimique en proposant, pour produire la soude, un procédé qui concurrence celui que le Français Leblanc avait livré aux révolutionnaires. S’ensuit un développement international, qui s’illustre à travers la construction d’usines jusqu’en Russie, voire outre-Atlantique. À y regarder de plus près, derrière l’industriel se cache un philanthrope – qui, en temps de guerre, devient l’instigateur d’un comité national de secours et d’alimentation pour les plus démunis. Passionné de science au point d’élaborer des théories globales associant gravité et matière, convaincu que la politique doit s’inspirer des dernières avancées de la physique, Solvay affirme : « La réaction vivante est énergétique ; l’homme est énergétique ; la société est énergétique ». Il lui importe donc de veiller au bien-être effectif de ses employés en réduisant leurs horaires de travail, en leur garantissant formation et revenus en toutes circonstances – autant d’idées remarquablement avant-gardistes dans un siècle qui voit la révolution industrielle imposer à sa main-d’œuvre des cadences infernales, et ce dès le plus jeune âge. À l’instar de son contemporain Alfred Nobel, Ernest Solvay préconise un partage équitable des richesses et une responsabilisation dans la transmission des fortunes. L’homme d’action met en œuvre sa généreuse politique sociale au sein même de ses usines, qui se voient adjoindre un environnement sanitaire, culturel et sportif à l’intention du personnel. Frustré de n’avoir pu, enfant, en raison de sa santé fragile, bénéficier d’une instruction digne de ce nom, Solvay se révèle être un précieux mécène du monde universitaire, en plein essor à la fin du dix-neuvième siècle. Grâce à lui, Bruxelles et Nancy sont dotées d’instituts... Cent ans après la disparition d’Ernest Solvay, l’Université de Lorraine, qui lui est tellement redevable, ne pouvait manquer l’occasion d’évoquer tant la vie et les travaux que les idées et la contribution de celui dont le nom, aujourd’hui encore, figure en lettres capitales sur la façade de certains de ses bâtiments.