Les 4 communautés thématiques de la DEPAS ont eu le plaisir de rencontrer Bernard SCHAFFNER, Président de la délégation Grand Est de l’ARSEG.
L’Association des directeurs de l’environnement du travail propose une multitude d’outils et services pour accompagner les entreprises adhérentes au quotidien dans l’amélioration constante et réflexive des différents espaces et modes de travail. Afin de mieux comprendre les différentes problématiques et enjeux de l’environnement au travail la communauté Autonomie et Qualité de vie s’est entretenue avec Monsieur SCHAFFNER. Voici une partie de l’entretien.
- Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai réalisé plus de 30 années de ma carrière professionnelle dans le groupe Bouygues, tout d’abord dans le BTP et notamment détaché à la construction du Tramway de Strasbourg puis dans une filiale Allemande du groupe, basé à Karlsruhe. L’avènement de la Téléphonie mobile m’a permis de participer à la construction du réseau Bouygues télécom, puis à son exploitation.
Le pilotage des bâtiments tertiaires m’a permis de découvrir un métier tourné vers l’environnement de travail, qui consiste à accompagner la performance de l’entreprise au quotidien, à contribuer à la compétitivité économique, à l’impact sur l’amélioration du bien-être au travail et la transition énergétique de l’entreprise.
A la retraite depuis 2 ans, je mets à disposition mes compétences pour exercer un nouveau métier à titre bénévole, je préside la Délégation Grand-Est de l’ARSEG.
- Pour quelles raisons, s’intéresser à l’environnement du travail est métier particulier ?
A mes débuts, il n’existait pas de filière de formation ou d’enseignement pour le management de l’environnement de travail. Très souvent, des ingénieurs qui avaient des connaissances sur une partie de notre métier étaient recrutés au poste de Directeur de l’Environnement de travail (DET), notamment en termes de bâtiments, de services, de moyens mis à disposition pour l’utilisateur final, etc. Maintenant les formations se sont développées, notamment dans les universités et la filière Environnement de travail s’est professionnalisée.
Lorsque le métier commençait à éclore, j’ai, tout naturellement, cherché à trouver des « confrères » et l’ARSEG est tombé à pic en tant que réseau unique en France. Aujourd’hui, la filière environnement de travail représente près de 30 métiers.
L’ARSEG, depuis 46 ans, a vu son nombre d’adhérents croitre et a dépassé les frontières d’Île de France pour s’étendre jusque dans les grandes régions actives. Aujourd’hui, les 6 délégations régionales représentent près de 35% des membres actifs de l’Arseg.
- Quelles solutions pour les entreprises qui ne peuvent pas détacher une personne spécifique ?
L’adhésion au réseau est déjà une 1ère pierre à l’édifice.
En effet les adhérents bénéficient d’outils pratiques, de retours d’expérience, de prestataires qualifiés pour les aider dans leurs missions au quotidien.
Dans les grandes et moyennes entreprises, on peut retrouver par exemple un département dédié à l’environnement de travail, pour les plus petites ou start up le métier d’Office Manager émerge depuis quelques années.
Il est primordial pour la performance de l’entreprise de dédier ces missions à une ou des personnes sensibilisées à ces sujets en fonction du nombre de salariés.
- Quels sont les outils utilisés par l’ARSEG ?
Puisqu’il est nécessaire de connaître tous les métiers de l’entreprise, notre rôle est d’échanger sur les bonnes pratiques. L’ARSEG propose divers outils : des guides, des documents types, une veille métier complète, des clubs thématiques. L’Arseg a créée également un benchmark personnalisé permettant de comparer, d’analyser et de communiquer sur la performance réelle de son immeuble et de ses services par rapport à la moyenne. D’autre part l’association organise plus de 150 événements par an au cours desquels les décideurs rencontrent les prestataires de la filière pour échanger sur des solutions concrètes.
- Comment sont mis à jour les connaissances dans les différents domaines ?
L’équipe permanente est répartie en 3 pôles : la communication, le développement et les études & prospective.
Ce dernier réalise une veille média permanente, il rassemble un maximum de données et rédige des études, des guides, des fiches pratiques tout au long de l’année. Ces ouvrages paraissent régulièrement pour maintenir les connaissances et promouvoir la filière.
La communication s’occupe de faire connaître ces productions notamment et d’organiser les événements rassemblant les membres et leur permettant de prospecter ensemble. Car la force de l’Arseg c’est surtout le partage d’expérience et de connaissances.
Le pôle Développement réalise régulièrement des sondages auprès des adhérents pour veiller à ce qu’ils aient bien toutes les ressources nécessaires à leur métier.
Les présidents de régions et leur bureau sont responsables de l’animation de leur réseau local. L’objectif est de cibler au maximum les besoins de leurs membres et de proposer une valeur ajoutée. Les thématiques traitées sont souvent liées à l’actualité et mettent en avant les métiers de l’Environnement de Travail.
Un des derniers exemples en date est le sujet du décret tertiaire, à mettre en place pour l’ensemble des entreprises de plus de 10 000 m², avec des objectifs d’amélioration de la performance énergétique pour 2030/40/50. Pour l’instant, ils sont encore très peu de DET à y travailler. L’objectif est d’informer et de proposer aux entreprises qui le font déjà de partager leurs expériences. Bien évidemment, il y aura matière à revenir sur ce sujet, ce qui permettra de créer du lien entre membres, mais aussi de proposer des espaces d’échanges – présentiel et distanciel -, donc de renforcer les relations.
- Quels impacts a eu la crise du Covid sur le métier DET ?
La crise a permis à toute la filière de révéler le potentiel de ces métiers qui impactent directement la performance de l’entreprise. Les DET ont su faire preuve d’agilité, de réactivité et rester force de proposition dans l’urgence de la situation.
Les répercussions de la crise ont profondément transformé les méthodes de travail pour une majorité d’entreprises. Les DET sont ainsi confrontés à de nouvelles problématiques : télétravail, gestion de l’immobilier, la santé au travail, nouveaux services aux collaborateurs etc. Le retour au bureau promet de donner du fil à retordre aux DET encore pour les semaines à venir.
- Quelles suites peut-on donner ?
A la rentrée universitaire, l’ARSEG et la communauté Autonomie & Qualité de vie vous proposeront un webinaire co-créé sur la thématique du travail afin d’améliorer la collaboration, donner des billes et approfondir les derniers événements. Si vous souhaitez être tenu au courant : chloe.guillaume@univ-lorraine.fr
Pour plus d’informations et prendre contact avec l’ARSEG : bschaffn1956@gmail.com