[ANR Résilience] Projet CHIANTI : pour la santé au travail des soignants et personnels des EHPAD et des services hospitaliers de première ligne

 
Publié le 12/10/2020 - Mis à jour le 14/04/2023

Suite à l'épidémie liée au Covid-19, la Région Grand-Est a décidé de s’associer à l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) pour inscrire la recherche au cœur des actions en faveur de la résilience du territoire en abondant une partie de l'enveloppe accordée par le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pour le lancement de cet appel à projets. Sur les 15 projets lauréats, 4 impliquent l'Université de Lorraine. Présentation du projet CHIANTI pour la santé au travail des soignants et personnels des EHPAD et des services hospitaliers.

La pandémie de Covid-19 est une situation inédite dont nous méconnaissons encore les conséquences à court, moyen et long terme sur les soignants et les personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des services hospitaliers de première ligne (SHPL). Leur travail fut particulièrement difficile, notamment à cause du nombre de décès inhabituels et brutaux de nombreux patients. Ce fut en soi une épreuve traumatique, susceptible de provoquer des troubles de stress post-traumatique et des troubles anxieux ou dépressifs. 
 
Dans ce contexte, le projet CHIANTI a pour objectif d'étudier l’ensemble des phénomènes susceptibles d’impacter le niveau de santé psychologique au travail et plus largement la qualité de vie des salariés en EHPAD et SHPL de la Moselle. Il s’agit aussi d’évaluer si leur engagement dans le travail s’est modifié avec le temps à cause de la crise sanitaire. 
Le projet CHIANTI s’inscrit donc dans un cadre interdisciplinaire articulant la santé, la santé publique et la psychologie. Il porte clairement sur la capacité mobilisatrice de la résilience de ces professionnels, c’est à dire la capacité de maintenir un bien-être personnel et professionnel face au stress et aux difficultés que leur a imposé leur situation de travail depuis qu'ils ont à composer avec la Covid-19. Les personnes résilientes peuvent se remettre efficacement d’un stress quotidien et intense. Or, c’est bien la pérennisation de leur action et de leur engagement qui est maintenant une préoccupation. Le critère de jugement principal de cette étude sera la santé psychologique au travail. La qualité de vie, la résilience, l’espoir, les troubles anxio-dépressifs et de stress post-traumatique seront également mesurés. L'étude, dont la coordination scientifique a été confiée au Centre Pierre Janet (Université de Lorraine), devra permettre un suivi de cohorte sur 12 mois. De plus, une étude qualitative, en complément de la partie quantitative, sera menée auprès d’un échantillon restreint pour une meilleure compréhension des processus psychologiques mobilisés ou non. La capacité de résilience et d’espoir constitueraient les deux vecteurs adaptatifs et individuels qui devraient permettre aux personnels de plus ou moins s’adapter à l’épreuve que fut la confrontation pendant plusieurs mois au stress, à l’angoisse et à la peur d’aller au travail en prenant chaque jour le risque d’être contaminé par le virus, voire de contaminer ses proches. 
 
Partenaires financiers et scientifiques : Région Grand Est, ANR, CD57, Metz-Métropole, Université de Lorraine, Centre Pierre Janet, APEMAC, CIC-EC et LUE (Lorraine Université d'Excellence)