[3 questions à] Aurélie Michel : l'exposition "Le Voyage des plantes" au Jardin botanique de la Ville de Metz

Aurélie Michel évoque pour nous l’exposition de projets et planches sur le sujet de la graine, réalisée par des étudiants de Licence 3 Arts Plastiques dans les serres du Jardin botanique de la Ville de Metz, que vous pouvez visiter du 30 juin au 29 août 2020.

Comment est né ce projet d'exposition ? Pourquoi avoir choisi le sujet de la graine ?

Ce projet d'exposition relève d'un partenariat initié avec le Jardin botanique depuis 2017 et qui a donné lieu à une première exposition. "Dialogue avec une plante" était consacrée à la manière dont on observe, analyse et dissèque le végétal. Chaque étudiant devait choisir une plante et se l'approprier par le biais d'une production artistique. La graine vient en quelque sorte s'inscrire dans le prolongement de ce premier volet, elle se situe aux origines de la plante. Elle questionne de nombreux aspects du monde végétal : elle permet d'aborder les modes de dissémination, la diversité des formes adoptées, les usages des graines, leur symbolique etc. Cette thématique était également en cohérence avec "le voyage des plantes" que le jardin botanique met à l'honneur, par divers biais.

Quelle est la relation entre la spécialiste, jardinière-botaniste, Aurélie Rotini, et les créateurs, les étudiants en arts plastiques ?

Aurélie Rotini assure la partie scientifique de l'exposition. Elle pose en quelque sorte des bases solides sur la thématique proposée, explique ce qu'est une graine, les facteurs qui provoquent sa germination, la façon dont elle se développe, etc. Elle a notamment animé une visite des serres avant que les étudiants ne commencent à réfléchir sur leur projet, en situant le jardin botanique, son histoire et son rôle. Son approche est très fine, elle a un excellent contact avec les étudiants, elle les accompagne notamment sur certains points spécifiques : par exemple si une œuvre intègre des plantes, elle va conseiller sur le type d'espèces à utiliser, selon les matériaux utilisés et l'espace dans lequel le projet prend place.

Comment avez-vous soutenu les étudiants dans la réalisation de cette exposition ?

Le confinement a soulevé beaucoup d'interrogations et les contraintes provoquées par les cours à distance ont directement impacté le projet. Ma collègue Natalie Pressager et moi-même avons suivi les étudiants au cas par cas, en essayant de les guider sur leur réalisation, ce qui est loin d'être évident quand vous ne pouvez pas voir le projet physiquement. Les étudiants de licence 3 se sont adaptés et ont trouvé des alternatives intéressantes à des contraintes qui auraient pu les bloquer totalement : les dimensions de certains projets ont été revues. Certains matériaux ont dû être remplacés, car le matériel nécessaire n'était pas à disposition ou impossible à trouver. Au final, les projets exposés font apparaître de belles capacités d'adaptation et rappellent que créer dans un contexte bouleversé peut aussi permettre de développer des ressources insoupçonnées.

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