[Alumni-Docteurs UL] Rencontre avec Djésia Arnone, doctorante en nutrition

 
Publié le 18/05/2020 - Mis à jour le 5/05/2023

A l'occasion du projet de création du réseau de doctorants et d'anciens doctorants, les Alumni Docteurs de l’Université de Lorraine, nous vous proposons une série de portraits de doctorants et docteurs. Djésia Arnone, 30 ans, Nancy, France. Doctorante en 3ème année au laboratoire Nutrition-Génétique et Exposition aux Risques Environnementaux Inserm U1256 – Ecole doctorale Biologie, Santé, Environnement, Biose.

Pour nous, elle est revenue sur son parcours, son sujet de recherche et son envie d’intégrer le réseau Alumni docteurs. Découvrez son interview…

 

  • Quel a été votre parcours avant le doctorat ?

J’ai un parcours très atypique. Depuis toujours ou presque je voulais être vétérinaire, j’ai donc fait une classe préparatoire BCPST-Véto à Nancy, mais malheureusement je n’ai pas réussi à accéder au concours. Je me suis donc réorientée en PACES où je trouvais qu’il y avait pas mal de similitudes dans les enseignements de première année. J’avoue y être allée un peu désespérée, encore déçue de ne pas pouvoir être véto à l’époque, je songeais même à retourner en véto après le doctorat de pharma. Pourtant dès que je suis entrée en Pharmacie, j’ai très rapidement eu comme objectif de faire de la recherche et de l’enseignement (car je travaillais comme enseignante pour financer mes études). J’ai donc tenté le concours de l’internat en 5ème année mais je n’ai pas réussi à obtenir la filière IPR (Innovation Pharmaceutique et Recherche). Je me suis donc réorientée en pharmacie industrielle, un stage en R&D dans une start-up de diagnostic in vitro animal a confirmé mon souhait de faire de la recherche ! J’ai donc doublé mon cursus en 6ème année d’un Master2 Biosciences et Ingénierie de la Santé toujours à l’UL qui a ensuite débouché sur un contrat doctoral financé par la Fondation pour la Recherche Médicale, dans le domaine de la nutrition qui m’a toujours passionné.

  • Pourquoi une thèse spécifiquement à l’Université de Lorraine ?

Je cherchais à faire de la nutrition, tout en restant si possible, par commodité personnelle et familiale dans la ville où j’ai commencé mes études. Le laboratoire où j’ai postulé offrait les deux avantages !   

  • En quoi consiste votre activité de recherche ?

Je travaille sur un modèle animal de Maladie Inflammatoires Chroniques des Intestins (MICI), sous la direction du Pr Peyrin-Biroulet qui est un spécialiste de ces pathologies et gastroentérologue au CHRU de Nancy. Nous cherchons à déterminer dans quelle mesure l’alimentation peut moduler le microbiote intestinal et provoquer ou aggraver ce type de pathologies. Aujourd’hui, ces pathologies (regroupant la Maladie de Crohn et la Rectocolite Hémorragiques) touchent près de 250 000 patients en France, 2,5 millions en Europe et de plus en plus jeunes. Ce sont des maladies incurables et particulièrement invalidantes au quotidien pour lesquelles malheureusement il n’existe pas de traitement curatif. La prévalence de ces maladies ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés, et ce que l’on appelle le « Western Diet » comprenez par là un régime alimentaire occidental riche en produits transformés, en graisses et en sucres est suspecté comme facteur de risque de ces maladies. Mon travail consiste donc à mieux comprendre les liens complexes entre la composition du régime alimentaire, l’inflammation intestinale et le microbiote intestinal avec pourquoi pas l’espoir de corriger leur flore intestinale pour les soigner !  

  • Qu’est-ce qui vous attire dans ce domaine ?

La nutrition est un domaine tellement fascinant et en recherche il y a tellement de choses à comprendre encore ! J’ai beau être pharmacienne de formation, j’ai toujours été persuadée que le meilleur traitement commençait par mieux manger. Dans un tout autre contexte, j’ai fondé une association en 2014 concernant l’alimentation des chiens, chats et furets (BARF-ASSO pour ne pas la citer) visant à promouvoir une alimentation naturelle pour les carnivores domestiques. C’est pourquoi cette thèse a véritablement été une aubaine pour moi, afin de mêler ma passion personnelle et mon travail.

  • Quels sont vos objectifs professionnels suite à l’obtention du titre de docteur ?

Comme le reste de mon parcours, cela dépendra des opportunités qui se présenteront. Dans l’idéal j’aimerais devenir enseignant-chercheur, car au-delà de la recherche, enseigner permet aussi une autre sorte de partage et j’espère pouvoir motiver d’autres étudiants comme moi, à utiliser nos compétences très polyvalentes pour faire de la recherche ! 

J’espère pouvoir poursuivre aussi mon projet de recherche et travailler en recherche clinique en vérifiant nos résultats chez des patients souffrant de MICI, pour que cela devienne encore plus concret.

  • D’un point de vue plus personnel, quelles sont vos passions dans la vie ? Vous pouvez les allier facilement avec le fait de faire un doctorat ?

Je suis une hyperactive depuis toujours, j’essaie de poursuivre mes activités canines même si la fréquence a été réduite un petit peu et selon ma charge de de travail. Je suis toujours très engagée d’un point de vue associatif, et je suis également élue doctorante au Conseil scientifique (CS) de l’université ainsi qu’au pôle Biologie Médecine Santé (BMS) afin de pouvoir participer activement à la vie doctorale de l’université. Cela demande un peu d’organisation et j’ai même réussi à me mettre au yoga grâce à l’encouragement de ma directrice de thèse.

  • Quel est votre meilleur souvenir de doctorat ?

La soutenance de ma thèse d’exercice probablement, en septembre dernier, qui était l’aboutissement de mes études de pharmacie mais aussi un 1er aperçu de mon futur doctorat ! Les rencontres surtout, les enseignants-chercheurs, les ingénieurs, les autres doctorants rencontrés sont de véritables soutiens au quotidien. 

  • Que pensez-vous du projet Alumni-Docteurs de l’UL ? Avez-vous envie d’adhérer à cette communauté ?

Les réseaux sont la clef aujourd’hui. En tant qu’élue doctorante et membre de l’association Ad’UL Team je pense que s’entraider entre doctorants est primordial. J’ai toujours essayé d’être disponible pour les jeunes doctorants qui avaient des problèmes à faire remonter aux conseils, ou même des soucis personnels pour simplement discuter. L’avantage d’Alumni docteurs est peut-être de rassembler des doctorants de tous les domaines ce qui permet des points de vue différents et des nouvelles rencontres avec des post doctorants également ce qui peut être très utile pour nous aider à discuter de nos futures carrières... Tout mon parcours universitaire s’est bâti au fil de rencontres et de discussions avec tous mes maîtres de stages, collègues rencontrés un peu partout et constituant ainsi un réseau qui m’a formé et a fait ce que je suis aujourd’hui alors je suis partante pour adhérer à cette communauté à mon tour.