[Retour sur] Hervé Birolini/Tesla à l'IUT de saint Dié

 
Publié le 6/05/2020

Le spectacle, performance live electronics, Tesla a été joué, proposé au pubic de l'IUT de Saint Dié, dans le studio Alice Guy, le mercredi 22 janvier dernier. 

Tesla est une création d'Hervé Birolini et de François Donato sur un livret original de Dominique Petitgand. 

Le spectacle ne raconte pas Nicola Tesla mais met plutôt au jour la matière première, faisant émerger certaines des notions qui faisait le quotidien de cet inventeur de génie, de plonger d’une manière poétique dans le récit de ce qu’aurait pu être ses réflexions. Nikola Tesla, a consacré sa vie à imaginer les visages multiples de l’électricité. Il a vu les capacités extraordinaires que l’humanité pouvait attendre de cette énergie, mais, il s’est, d’une certaine manière, un peu perdu en chemin, dans l’entrelacs infini des possibilités. Inventeur et ingénieur de génie, il est à l’origine d’un nombre incalculable d’outils de la civilisation moderne et reste un des plus grands esprits que l’humanité ait connus.

Le dispositif : un champs de 16 haut-parleurs omnidirectionnels, quelques lumières discrètes pour guider l’oreille et le livret original de Dominique Petitgand qui a rêvé en mots l’univers de ce chercheur infatigable.

Hervé Birolini revient sur cette expérience de jouer dans un site universitaire pour des étudiants d'IUT, lui-même étant passé par une formation initiale technologique avant de basculer vers le monde musical.

"Jouer la performance Tesla à l’IUT de Saint-Dié des Vosges a été à la fois une expérience très stimulante, mais aussi une façon de me rendre compte que je renouais sans en avoir l’air avec ma formation scientifique et technique. Je me souviens très bien avoir été vraiment passionné de physique dans ma période lycéenne, puis étudiante. Mais, moins passionné par les formules que par le travail expérimental que nous menions en classe. J’étais rêveur et j’imaginais alors la vie de tous ces chercheurs, inventeurs qui on fait l’histoire : James Watt, Alessandro Volta, Michael Faraday, André-Marie Ampère, Benjamin Franklin, Nikola Tesla. Je rêvais de tous les rencontrer. Je m’imaginais dans un laboratoire participant à toutes ces expériences fondatrices et d’une certaine manière, je faisais de la physique en lien avec les émotions et la découverte. Une sorte de discipline nouvelle était née pour moi : « La physique émotionnelle ». Puis, par la suite, j’ai utilisé ces connaissances techniques pour devenir Ingénieur du son. Cela faisait le lien entre ma formation de base et un matériau nouveau qui m’a beaucoup interrogé. Le son répond à des phénomènes connus, quantifiables. On peut l’analyser. Mais aussi, quand on l’écoute, pour ce qu’il est, il peut échapper à toutes forme de rationalité, nous laissant libres de l’interpréter poétiquement. Pour moi, c’était une porte ouverte dans laquelle je me suis engouffré. Le son passait de la technique à la métaphore. Il me permettait de rejoindre mes rêveries. Puis, en 1990, j’ai poussé une seconde porte, celle de la classe d’électroacoustique du CERM (Centre Européen de Recherche Musicale) au sein du conservatoire de Metz. J’ai découvert un univers entier fait de musique et de sons qui rejoignait mes rêveries. Composer une pièce sonore inspirée par « le personnage » de Nikola Tesla force l’humilité. C’est un des plus grands esprits que l’humanité ait connu mais aussi un expérimentateur infatigable et un rêveur idéaliste. Et, c’est une chance pour nous de pouvoir évoquer et proposer composer une pièce comme celle-ci, une façon de poétiser un langage technique. Une chance aussi de trouver des liens entre le sensible et le tangible.

Proposer Tesla à la salle Alice Guy à Saint-Dié des Vosges est une aventure dans laquelle nous avons invité un public, sans doute, déjà en possession des clés de lecture liées à un tel personnage à les utiliser pour entrer dans une œuvre contemporaine."

 
A Lire :

« Mes inventions » par Nikola Tesla  http://quanthomme.free.fr/energielibre/chercheurs/teslabio.html