Discussion animée par Léo Souillés-Debats, maître de conférences en histoire du cinéma, dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme.
« Faut-il distinguer l’œuvre de l'artiste ? » Cette question illustre à elle seule les débats autour des artistes accusés et/ou condamnés pour des actes de harcèlements et/ou de viols sur des femmes ou des filles. Mais que faut-il faire de leur œuvres ? Peut-on continuer à les regarder, les lire, les écouter sans s'interroger ? Doit-on les bannir de nos bibliothèques ? Les boycotter ? Et que faire des futures œuvres de ces artistes toujours en activité ?
Comme le rappelle Blanche Gardin dans son célèbre discours lors des Molières 2017, continueriez-vous à acheter votre pain chez votre boulanger si ce dernier était pédophile ?
Question rhétorique, réponse évidente. Vraiment ? Pourquoi, dans ce cas, le débat suscite-t-il autant d'émois ? Sans doute parce qu'il touche à notre intimité la plus profonde, celle qui nous lie à certaines œuvres qui ont marqué nos vies et qu'il est bien difficile d'abandonner. Peut-être aussi parce qu'il révèle nos propres contradictions morales tout en dévoilant la complexité de notre relation aux arts et à la culture.
Alors... Faut-il continuer à acheter son pain chez Polanski, Ruggia, Besson ou... Cantat ?