[Exposition] Les comédies musicales ou l’enchantement du monde. Du Shtetl à Hollywood.

La comédie musicale au cinéma est un genre tout à la fois très populaire et très exigeant, qui lie la joie au rêve et à la beauté, dans l’un des arts les plus festifs que l’on puisse imaginer. Chantées, dansées, les comédies musicales composent des odes à la vie.

 

L'association des Journées Européennes de la Culture Juive-Lorraine s’attachent à faire connaître la culture juive dans ses dimensions universelles. Or, l’histoire des comédies musicales américaines est une histoire juive, dans le sens comique, aussi bien que réel, voire métaphysique. C’est l’histoire d’un retournement heureux, qui, partant de l’exclusion, sociale et économique, crée des modèles actifs d’idéaux communs. C’est l’épopée extraordinaire  de quelques migrants juifs venus de leur Shtetl (terme yiddish désignant des bourgades d’Europe centrale et de l’Est, de Russie, où les juifs résidaient en quasi-autarcie), sans le sou, qui répondent à l’intolérance, au racisme et au mépris, par une invention édénique nourrie de l’invincible espérance qui caractérise le messianisme juif. Au-delà de toute appartenance, ce triomphe jubilatoire de l’espoir est universel.

 

Comme pour la Bible, livre fondateur du Judaïsme, devenu patrimoine de l’humanité, le rappel du caractère judaïque des comédies musicales américaines présente un intérêt historique, mais aussi anthropologique et social. Il désigne, et par là met en partage, des ressorts humains et culturels, actifs et créatifs. Pour résumer le messianisme dont il est question ici, disons qu’il appelle à agir –souvent en dépit du réel – comme si l’histoire humaine était toujours encore à écrire. Les arts vivants et le cinéma cultivent cet esprit.  

 

Musique, danse, beauté, amour, ciel étoilé, toutes choses qui seront évoquées dans cette exposition autour des comédies musicales. En contrepoint de son parcours, conçu par Caroline Renouard et Katalin Pór, maîtresses de conférences à l’UFR Arts, Lettres et Langues, Université de Lorraine - Metz et au Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales, et des étudiants de la L2 Arts du spectacle de l'UFR ALL-Metz, à partir des affiches et objets collectés par Daniel Flageul, vice-président de CinéArt, les titres et les quelques commentaires des JECJ, qui établissent les rapports avec la culture juive, se veulent moins des explications que des incitations à l’ouverture, aux interrogations, aux échanges et aux rêves.