[TCF] Comment Quentin Tarantino plie l’espace à son récit

 
Quentin Tarantino, en fervent défenseur de la culture pop et alternative, traite souvent les images de ses films comme des cases de bande dessinée : Jackie Brown s’ouvre avec un plan d’insert sur un T-shirt représentant une page de comics. Il aime aussi filmer des décors vides pendant plusieurs secondes, avant que son sujet n’entre dans le cadre et poursuive le monologue qu’il avait entamé hors cadre [...]. Le mouvement présent s’intègre progressivement au cadre spatial composé d’éléments passés. Mais le rapport à l’espace, chez le cinéaste, ne se limite pas à un certain découpage en plans et en séquences. Tarantino, de film en film, investit l’espace réel et visible à l’écran – c’est-à-dire les décors – pour l’adapter à son scénario, et non forcément l’inverse.