Zahra Doumandji a effectué une thèse de doctorat à l’Institut Jean Lamour sur l'identification de biomarqueurs d'exposition et d'effet de nanomatériaux métalliques. Après sa soutenance en mai 2019, elle montait les marches du Festival de Cannes en tant que comédienne dans le film Papicha. Un film à voir au cinéma dès le 9 octobre 2019.
Quel est le sujet du film "Papicha" ?
"Papicha" est le premier film long-métrage de Mounia Meddour. Il retrace un fragment de vie de Nedjma, jeune étudiante de 18 ans, dans une cité universitaire à Alger pendant la décennie noire. Période qu'a connue l'Algérie dans les années 90. De par sa volonté, Nedjma tient à vivre sa passion de styliste, et se faufile ainsi à travers les mailles du grillage de la cité universitaire pour vendre ses créations aux "papichas", jolies jeunes filles algéroises. La situation politique et sociale ne cesse de se dégrader et Nedjma est confrontée à différents obstacles. Entourée de ses meilleures amies, elle décide de se battre et de s'affirmer en organisant un défilé de mode, bravant ainsi tous les interdits.
Quel rôle y incarnez-vous ?
J'incarne le rôle de Kahina, amie proche de Nedjma. Kahina représente celles et ceux qui ont voulu rejoindre l'exil pendant cette période d'horreur qu'a traversée l'Algérie. Kahina est prête à tout pour partir, avec l'espoir profond de vivre mieux ailleurs. Le rôle que j'incarne dans Papicha met en lumière un espoir meurtri par l'horreur. Evidemment, malgré les différentes histoires tracées dans ce long-métrage, l'espoir y est subtilement ravivé.
Comment avez-vous concilié la vie de doctorante / étudiante et celle de comédienne ?
En effet, il n'est pas évident de courir plusieurs lièvres à la fois ! Lorsque j'ai été prise pour jouer dans le film, je n'ai pas hésité à prendre un congé au début de ma troisième année de thèse. Ceci s'est fait sans souci mais j'ai dû sacrifier mes vacances d'été pour finaliser les expériences en laboratoire avant ma soutenance prévue juste avant le Festival de Cannes. Depuis la rentrée, je fais une reprise d'étude en chirurgie dentaire à l'Université de Strasbourg. Il n'est pas toujours évident de "choisir tout", mais j'essaye de concilier mes deux passions, le cinéma et la science, sans faire trop de sacrifices. Cela demande beaucoup d'organisation et de concentration. C'était enrichissant de progresser au sein de l'Institut Jean Lamour sous la direction d'Olivier Joubert. Je vois mon avenir professionnel aussi pluriel en termes de passions que durant mes années d'études.
Avant-première de "Papicha" au cinéma Caméo Saint-Sébastien, à Nancy, le lundi 9 septembre 2019 à 20h15