L’association Uni’Vert a renouvelé son bureau suite à son assemblé générale le 21 janvier dernier. Rencontre avec ses membres : Mélina, ancienne trésorière – maintenant vice-secrétaire, Déborah, nouvelle trésorière – étudiante en sociologie (Master) et Anthony, Président – étudiant en Arts du spectacle (L3) – entré dans l’association il y a 3 ans. Ils évoquent pour nous les projets passés, à venir, et les ateliers qui ont lieu tous les lundis à parti de 17h à la MDE du Saulcy.
Comment est née l’association Uni’vert ?
A : L’association existe depuis 2017, elle est née autour de l’aménagement du jardin partagé du Saulcy. C’est un partenariat avec la ville [ndlr. de Metz] et les Incroyables Comestibles.
M : Les Incroyables Comestibles, c’est un mouvement international qui lance des projets de jardins partagés, en général avec des habitants du quartier, en contactant les mairies. La maison del'étudiant du Saulcy connaissait ce mouvement, et a donc décidé de construire ce projet avec les étudiants. De là, les étudiants qui ont participé à la construction du jardin ont décidé de créer une association, Uni’Vert, car un jardin ça demande de la gestion.
Au début, les actions que vous avez entreprises étaient essentiellement de s’occuper du jardin ?
A : Oui voilà …
M : … et de promouvoir le développement durable, comme on est sur un site fréquenté par les étudiants, l’intérêt était aussi de faire en sorte qu’ils s’intéressent plus à cette thématique-là.
Vous avez diversifié vos actions depuis ?
M : On a voulu essayer de se diversifier quand on a repris le bureau, on a voulu lancer plus d’actions sur le développement durable. Mais on s’est rendu compte que finalement, l’important c’était que les étudiants puissent bien comprendre la logique du jardin et de la permaculture plutôt que de s’intéresser au développement durable. Le jardin reste notre centre.
Il y a donc un sens plus didactique à vos actions plutôt qu’un aspect promotionnel ?
M : Finalement, oui, on va continuer à se tourner vers du partage de savoir. On reste sur du concret, directement sur place.
Vous avez des ateliers réguliers ?
M : On a un créneau à la MDE tous les lundis, à la fois pour les réunions du bureau et les ateliers. Le but, comme on est une petite association, c’est qu’on informe le public qu’on est présent sur ce créneau-là.
A : Tous les lundis à parti de 17h on se réunit. Il n’y a pas que les membres de l’association qui viennent, tout le monde peut venir.
M : Il y a toujours une activité de prévue et ensuite une information sur les projets passés et en cours.
A : C’est « jardin et réflexion » !
En hiver, il y a encore beaucoup d’activité pour un jardin ?
M : Justement, c’est la préparation des 3 autres saisons. On organise tout pendant l’hiver.
A : Toute la partie de réflexion et la construction d’un jardin se fait pendant l’hiver puisqu’il n’y a quasiment rien qui pousse, mais on a quand même quelques légumes à récolter.
Vous utilisez des techniques particulières ?
A : On essaie de mettre en place de la permaculture.
M : On va créer une spirale médicinale.
A : La définition simple que j’aime bien donner de la permaculture, c’est : reproduire artificiellement ce que la nature crée. Mais on doit le faire de la manière la plus naturelle possible. C’est-à-dire que si je prends l’exemple de fraises, on va réfléchir à la manière dont un fraisier pousse dans la nature : on va choisir un endroit ombragé, et avec un paillage sur le sol.
M : On s’adapte à chaque plante, et généralement, dans un milieu naturel, elles sont déjà mélangées.
A : D’où le compagnonnage : les plantes vont pousser naturellement à côté de plantes amies et ça, il faut le reproduire dans le jardin. Il faut prendre en compte que les forêts mettent des années à se construire et nous on doit le faire sur un an.
J’imagine que c’est donc sans produits chimiques ?
A : Evidemment, c’est complètement bio.
M : Le but c’est qu’on ne s’en occupe pas trop non plus, une fois qu’on a réussi à recréer une espèce de biotope, ça devient autonome sauf conditions exceptionnelles.
A : Souvent on a l’image de l’agriculteur qui travaille dans son champ, et la permaculture, ça vient complètement briser cette image. On met énormément d’effort au début et ensuite on a quasiment plus qu’à récolter.
M : il faut juste respecter un calendrier précis.
Et vous avez récolté des choses ? Qu’en avez-vous fait ?
M : Les récoltes sont pour tout le monde. On récupère aussi des graines pour les replanter.
A : Tout le monde peut venir à n’importe quel moment. Souvent quand on arrive au jardin on voit que quelqu’un a pris les fruits ou les légumes.
M : Et ça ne pousse pas à la même vitesse.
A : Pour certains végétaux c’est plus compliqué. Par exemple, les topinambours doivent être récoltés avec une fourche. Donc là on va tout récolter et faire une pesée pour voir nos rendements. On les mettra en libre-service à la MDE.
Et des étudiants qui aiment les topinambours il y en a beaucoup ?
A : Il y en a certains qui ont des préjugés ou d’autres qui ne connaissent pas, mais justement ils peuvent s’ouvrir. On essaie aussi de mettre en place des repas où on mange ce qu’on a produit.
M : on voudrait s’orienter vers ça d’ailleurs, plutôt que vers le développement durable à proprement parler, on veut vraiment se centrer sur le jardin. Montrer ce qu’on peut faire à partir d’un jardin et d’une plante.
Quels sont vos projets à venir ?
M : on va agrandir le jardin. On l’a déjà bougé de place l’année dernière. Là on va refaire un jardin de plantes médicinales, dans le cadre d’un projet national. Ça sera toujours au Saulcy et ça va doubler la surface.
A : on va aussi planter des arbres fruitiers, ça peut vraiment attirer les gens de leur offrir la possibilité de cueillir et manger directement des fruits.
M : et on va essayer aussi de mieux transmettre le savoir. On se réorganise pour que chaque membre de l’association ait accès aux informations de bases qui concernent le jardin.
A : On est une association étudiante et on est dans une démarche universitaire de réflexion et d’expérimentation autour de la permaculture. Tout le savoir qu’on peut emmagasiner par nos expériences, on va le réunir dans des carnets, pour le transmettre.
Déborah, est-ce que tu étais déjà dans l’association avant de devenir trésorière ? Pourquoi as-tu voulu plus t’investir ?
D : Je suis venue par hasard avec une amie qui faisait déjà partie du bureau. Comme je n’ai pas vraiment la main verte et que la permaculture est un sujet qui m’intéresse, j’ai choisi de revenir tous les lundis et d’essayer d’apprendre comment planter des végétaux.
J’aide aussi quand il faut faire des décors et des panneaux, pour essayer d’embellir le jardin.
Et c’est facile de communiquer sur la permaculture quand on n’a pas la main verte ?
D : c’est beaucoup plus simple que ce que je pensais. Ce sont des connaissances de base qu’il faut avoir, et c’est ce qu’on apprend à Uni’Vert. Et c’est aussi apprendre qu’avec un jardin on n’a pas besoin d’en faire trop, que ça peut être simple. En achetant sa nourriture en supermarché, on ne sait même pas comment planter les fruits et les légumes, comment les récolter, alors qu’en fait c’est simple.
Ça redonne du sens à note manière de nous alimenter ?
D : Ça amène du sens et ça amène à se poser de nouvelles questions.
A : C’est un peu social aussi ce jardin, de voir grandir ce qu’on fait, de s’en occuper, de l’attendre, au final ça nous le fait apprécier.
M : C’est comme quand on cuisine soi-même !
A : Du coup cuisiner soit même avec les légumes du jardin, c’est exceptionnel ! Il ne faut pas avoir peur de la permaculture et du jardin.
Il n’y a pas de côté très laborieux …
M : Ce qui demande le plus de travail, c’est la coordination d’une association et de communiquer.
Retrouvez Uni’Vert tous les lundis à17H à la MDE du Saulcy et sur leur page facebook
Prochain RDV : les 8 et 9 mars, pour une soirée de présentation- apéro et le lancement des travaux du jardin médicinal
Photo : Anthony présente le jardin partagé lors du séminaire Vie(s) de campus en octobre 2018.