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Enjeux environnementaux, dur dur d’être un goodies


Temps de lecture : 7 minutes

Nos marchés transversaux, destinés à couvrir les besoins les plus standards et stratégiques de l’Université, sont généralement conclus pour une période de quatre ans. L’accord-cadre portant sur la fourniture d’objets promotionnels arrivait à son terme cette année. Et son renouvellement a été l’occasion de dresser le bilan de ce segment d’achats, de solliciter les composantes sur leurs attentes et de mettre en œuvre la politique environnementale de la Direction des achats et des marchés publics (DAMP).

Ainsi, une cartographie des achats a été réalisée sur ce segment, montrant une très forte adhésion au marché transversal (95% du volume), par la quasi-totalité des structures de l’Université de Lorraine. Les achats d’objets promotionnels représentent près de 200 bons de commande édités chaque année, pour un volume en hausse et atteignant plus de 630 000 € HT en 2024. En avril dernier, une enquête en ligne a permis de compiler les retours et attentes de près de 180 collègues passant de façon récurrente ou ponctuelle des commandes d’objets promotionnels. Ces goodies peuvent être commandés pour la promotion d’un événement, pour accueillir de nouveaux personnels ou pour renforcer l’image de marque de notre établissement ou de votre composante. Cette enquête révèle notamment que la durabilité fait partie des critères essentiels de choix des objets promotionnels, avec leur prix et leur qualité.

Compte tenu de l’important volume d’achats et des attentes de la communauté universitaire, la DAMP a décidé d’inscrire pleinement le renouvellement de ce marché dans une démarche éco-responsable, conformément au Schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER) adopté par l’Université.

Associer objets promotionnels et démarche environnementale peut paraitre paradoxal étant donné la très relative utilité de ces objets, produits à l’autre bout du monde, offerts à l’entrée d’un colloque ou dans le cadre d’une action de communication, et qui finissent pour la plupart d’entre eux au fond d’un tiroir ou carrément à la poubelle. C’est pourquoi 69% des client·es déclarent n’accepter un objet promotionnel que s’il est utile d’après une étude de consommation de 2019 pilotée par la PPAI (Promotional Products Association International). Et ce taux augmente si l’objet est jugé éco-responsable compte tenu de sa fonction réutilisable et/ou de l’origine de ses matériaux.

Il était donc primordial de prendre en considération les enjeux environnementaux lors de ce renouvellement, pour toutes ces raisons mais également pour tenter de compenser les dérives productivistes et néfastes écologiquement, inhérentes à ce domaine d’activité. La démarche éco-responsable de la DAMP s’est donc traduite à plusieurs niveaux dans le cadre de ce contrat : dans la conception du parcours de commande, dans les spécifications et exigences techniques de l’Université, et bien évidemment dans le choix des titulaires retenus.

Un parcours de commande simplifié pour l’achat de goodies éco-conçus

Partant du principe que vous êtes un·e lecteur·trice fidèle de notre newsletter, nous n’allons pas revenir en détail sur les formes mono-attributaires, multi-attributaires ou en cascade des marchés transversaux. Historiquement, le marché transversal portant sur les goodies est un accord-cadre multi-attributaire faisant l’objet de remises en concurrence entre les différents titulaires à la survenance des besoins. Une des nouveautés du marché 2025-2029 est la possibilité de commander directement, sans remise en concurrence, auprès du titulaire principal. Mais pas pour n’importe quel objet promotionnel ! Uniquement pour les objets éco-conçus et labellisés, identifiés dans le cadre du bordereau des prix unitaires (BPU). Concrètement, si vous commandez des T-shirt 100% coton biologique/organique, des blocs-notes en papier issu de forêts gérés durablement ou des stylos-billes rétractables biodégradables par exemple, le nouveau contrat prévoit un parcours de commande simplifié vous exonérant de remettre en concurrence les différents titulaires. Pour ces achats durables, vous pouvez commander directement auprès du titulaire principal (en l’occurrence, la société VEGEA), ou auprès des autres titulaires suivants dans un certain nombre de cas précisés au sein du WIKIDamp.

Faire appel à l’expertise des titulaires et rendre les goodies éco-responsables systématiques

Si vous ne commandez pas un des objets promotionnels éco-conçus identifiés au sein du BPU, le parcours classique de commande s’applique, à savoir la remise en concurrence des trois titulaires. Mais là encore, le nouveau contrat innove pour vous permettre de commander des goodies plus utiles ou éco-responsables. Vous avez notamment la possibilité de formuler deux types de demandes auprès des titulaires lors des remises en concurrence : des demandes techniques et des demandes fonctionnelles. Les demandes techniques, vous les connaissez déjà. Il s’agit des demandes de chiffrage déjà présentes au sein du précédent marché, pour lesquelles vous identifiez un objet promotionnel (une clé usb personnalisée), une quantité (3000 unités) et vous sollicitez les titulaires pour connaitre leur prix et délai de livraison. Dans le cadre des demandes fonctionnelles, vous présentez votre besoin (la thématique de votre événement, le code-couleur, le public cible, l’utilité des objets…) et charge aux titulaires de vous proposer des objets promotionnels pertinents compte tenu de ces éléments. Ces demandes fonctionnelles permettent de faire appel à l’expertise des titulaires et de choisir des goodies originaux et potentiellement plus utiles.

De plus, dans le cadre de toutes les demandes, qu’elles soient techniques ou fonctionnelles, les titulaires ont l’obligation de vous proposer une alternative éco-responsable aux fournitures demandées. Ainsi, si vous demandez un devis pour l’achat de 3000 clés usb, les titulaires vous proposeront à la fois une clé usb classique et une alternative éco-responsable (en bambou ou en plastique recyclé par exemple).

Un choix de titulaires, aussi guidé par le développement durable

Enfin, la démarche éco-responsable déployée lors de ce renouvellement a influencé le choix des titulaires retenus. Deux critères de sélection des offres, chacun pondéré à 10% de la note totale, appréciaient respectivement la performance environnementale et la performance sociale des soumissionnaires. Parmi les nombreux éléments pris en considération dans le cadre de ces deux critères : les mesures mises en œuvre pour limiter l’impact environnemental des prestations, la maturité des soumissionnaires à calculer leur empreinte carbone, les mesures prises pour assurer la protection et la formation des salariés, ou le contrôle des exigences éthiques et sociales des sous-traitants chargés de la conception des objets. Les soumissionnaires VEGEA, GOODIZ PRINT et ATELIER KATANGA ont tous obtenu des notes allant de 8/10 à 10/10 sur ces deux critères relatifs au développement durable, qui ont par conséquent été déterminants dans le choix des titulaires retenus.

Nous espérons que toutes ces actions permettront de diminuer l’impact écologique des achats de goodies à l’Université de Lorraine.

Mais si la modernisation du support contractuel est une première étape indispensable pour rendre ces achats plus vertueux, celle-ci ne suffit pas. Vous pouvez également agir, en tant que prescripteur·trice, approvisionneur·euse ou gestionnaire. Des alternatives existent pour faire des économies et préserver l’environnement, sans pour autant abandonner la promotion de marque. Nous vous invitons donc à questionner l’utilité et la pertinence de tout achat d’objets promotionnels. Le meilleur achat d’un point de vue environnemental est celui qu’on ne fait pas.