SPASER : quand l’Université de Lorraine repense ses achats pour un avenir durable

 
Publié le 13/03/2025
SPASER

Face aux défis environnementaux et sociétaux, l’Université de Lorraine s’engage dans une transformation profonde de sa politique d’achats. Avec son premier Schéma de Promotion des Achats Socialement et Écologiquement Responsables (SPASER), elle se dote d’une véritable feuille de route pour rendre ses achats plus durables, responsables et cohérents avec ses ambitions. De la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’inclusion sociale, ce schéma ambitieux, décliné en actions concrètes, mobilise l’ensemble de la communauté universitaire. Rencontre avec Éric Braun, directeur des achats et des marchés publics, pour comprendre les enjeux et les impacts de cette initiative.

Factuel : pouvez-vous nous préciser ce qu’est un SPASER ?

Éric Braun :  le SPASER, pour Schéma de Promotion des Achats Socialement et Ecologiquement Responsables est un outil de planification pour les acheteurs publics. Il permet de définir une stratégie achats durable et responsable au sein d’une collectivité, ou d’un établissement public.

Depuis mars 2024, la Direction des achats et des marchés publics (DAMP), la Direction du patrimoine immobilier (DPI) et la Mission Responsabilité sociétale et environnementale (RSE) ont travaillé de concert pour élaborer ce SPASER avec comme boussole l’idée de tendre progressivement vers des achats réellement plus durables, de façon pragmatique, en cohérence avec nos ambitions et nos moyens d’agir.

L’Université de Lorraine a fait le choix de faire de ce schéma une véritable feuille de route, dotée d’actions et d’objectifs précis. D’une durée de 2 ans (2025-2027), ce premier SPASER s’articule autour de 4 axes fondamentaux (transversalité et gouvernance, volets social, économique et environnemental) déclinés ensuite en une vingtaine d’actions concrètes, toutes liées aux achats de l’établissement.

Factuel : quel impact concret ce SPASER a-t-il sur l’Université ?

Éric Braun : il faut savoir que plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’université est due à ses achats (l’autre moitié étant principalement lié aux déplacements, en particulier domicile - campus).
À l’égard des émissions de gaz à effet de serre, l’Université de Lorraine s’est fixée pour objectif de réduire de 6% par an son impact carbone. Le SPASER est un des outils qui permettra d’atteindre cet objectif.

En effet, ce schéma prévoit notamment de renforcer la prise en compte du développement durable dans l'élaboration des marchés publics de l’établissement et dans le choix de nos fournisseurs.

Il porte également une action ambitieuse de déployer des politiques d’achats et de consommation responsables sur 5 grands segments (numérique, alimentation, équipements scientifiques, bâtiments, déplacements), pour faire évoluer les comportements vers des usages plus sobres.

Au même titre que l’environnement, le SPASER est également un outil de stratégie d’achat social : prendre davantage en compte l’égalité femmes-hommes dans nos marchés mais aussi renforcer l’insertion sociale des personnes éloignées de l’emploi en sont des actions particulièrement fortes.

Factuel : chaque personnel a-t-il un rôle à jouer dans le déploiement de ce SPASER ?

Éric Braun : si la Direction des achats et des marchés publics et la Direction du patrimoine immobilier sont immédiatement concernées par ce SPASER, il n’en demeure pas moins que chacune et chacun d’entre nous à un rôle à jouer pour tendre vers des achats et des pratiques toujours plus durables.

C’est pourquoi le SPASER prévoit de professionnaliser les acheteurs et acheteuses dont c’est le métier, mais aussi de sensibiliser le personnel de l’Université de Lorraine sur ces questions. Les prescriptrices et prescripteurs (c’est-à-dire les personnes qui sont responsables d’un projet d’achat, voire même d’une simple commande) sont particulièrement concernés.

Comme nous aimons le dire aux achats : le meilleur achat que l’on peut faire, c’est celui qu’on ne fait pas ! La question du juste besoin est indispensable dans une logique de sobriété : cet achat est-il nécessaire ? Est-ce qu’un matériel similaire n’a pas déjà été acheté et peut être mutualisé sur les campus ?

Si un achat est indispensable, comment faire pour qu’il ait le moins d’impact négatif possible sur l’environnement au sens large (émissions de gaz à effet de serre, protection des ressources, biodiversité, …) ? Est-ce qu’un matériel d’occasion peut répondre au besoin ? Est-ce qu’il est envisageable de ne commander que des plateaux végétariens ?

À l’inverse, il peut être intéressant de se demander quels impacts positifs l’achat peut avoir sur l’environnement voire même d’un point de vue social : est-ce qu’il permet de réemployer des matériaux ou des ressources ? Favorise-t-il l’insertion de personnes en situation de handicap ?

Les exemples sont variés et les situations nombreuses pour se rendre compte que chacune et chacun, à son niveau, peut agir, et à ce sujet, le SPASER se veut être l’étendard de notre ambition collective.

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