[3 questions à] Lætitia Bernard, sur les sports et les handicaps

Lætitia Bernard : J’ai eu la chance de rencontrer une monitrice passionnée qui, au lieu de se dire : « elle ne peut pas monter à cheval », s’est dit : « comment pourrais-je lui apprendre à monter… ». Elle m’a d’abord donné des cours particuliers, en adaptant sa pédagogie, mais les bases techniques étaient les mêmes que pour tous les autres cavaliers. J’ai donc progressé et très rapidement pris du plaisir.

Quels sont les freins qui peuvent limiter l’accès des personnes en situation de handicap aux pratiques sportives ?

L. B. : Je dirais que cela tourne autour de 2 axes. Du côté de l’encadrement sportif, il y a la peur de ne pas savoir faire ou l’impression que « c’est trop compliqué ». Et du côté de la personne handicapée, il existe la crainte d’être « refusé » par les clubs.

Vous avez couvert les jeux paralympiques de Londres, de Sotchi, de Rio et de PyeongChang. Avez-vous remarqué un changement dans les mentalités face au handisport ?

L. B. : Oui, un grand changement lié en grande partie à une meilleure médiatisation. Le fait d’avoir vu les athlètes paralympiques à la télévision a « ouvert le champs des possibles » dans les mentalités. De plus en plus de structures s’ouvrent aux sportifs avec un handicap. Je prendrai un exemple concret , celui de la course à pied quand on a un handicap visuel. Il y a une dizaine d’année, c’était difficile de trouver des personnes pour guider un athlète non-voyants, que ce soit à l’ entraînement ou sur des courses. Aujourd’hui, de plus en plus de coureurs « valides » se portent volontaire et semblent très heureux de le faire.

>> Retrouvez l’événement [Rencontre] Laetitia Bernard, aveugle, journaliste et cavalière !, sur Factuel

La rencontre avec Lætitia Bernard est proposée par la mission handicap et la communauté Egalité-Diversité-Inclusion de l’Université de Lorraine à l’occasion de la seconde édition de l’Automne du Handicap, du 12 octobre au 3 décembre 2021.