3 questions à Leila Messaoudi, professeure émérite en sciences du langage et Docteure Honoris Causa de l'Université de Lorraine

 
Publié le 19/11/2018 - Mis à jour le 4/05/2023

Leila Messaoudi, professeure émérite en sciences du langage à l'Université de Kenitra (Maroc) recevra les titre et insignes de docteure Honoris Causa de l'Université de Lorraine lors d'une cérémonie qui se déroulera le 10 décembre à Metz. Cette cérémonie sera suivie d'une conférence de Leila Messaoudi : Les défis sociétaux de la sociolinguistique aujourd'hui.

Quelles sont vos relations avec l'Université de Lorraine?

Mes rapports sont très anciens et ont débuté à Nancy du temps du TLF à l’INalf (Institut national de la langue française) dirigé par le professeur Bernard Quémada. A l’époque, j’étais responsable du département de Bases de données lexicographiques (BD-LEXAR), à l’Institut d’Etudes et de recherches pour l’arabisation, sous la direction du professeur Lakhdar Ghazal. Et nous avions des échanges avec l’INalf notamment concernant l’informatisation lexicographique.

Ces premiers échanges ont été renouvelés entre 2005 et 2007, avec des linguistes de Nancy (mais aussi avec le LDI de Paris 13) à l’occasion de deux colloques internationaux organisés à Kenitra, consacré l’un à « La journée marocaine des dictionnaires » et l’autre à « dictionnaires, terminologie et technolectes ».

Suite au colloque sur le thème « Interpréter selon les genres » organisé par le professeur Driss Ablali, à Marrakech en avril 2013, j’ai commencé à m’intéresser aux travaux du CREM, grâce à mes échanges avec le professeur Driss Ablali et j’ai pu participer à une HDR parrainée par lui. Les travaux publiés par la revue Pratiques, développés à Metz depuis plus de 40 ans ont souvent nourri mes réflexions de linguiste d’abord, de sociolinguiste ensuite, et enfin de sociolinguiste intéressée par les questions didactiques. Non sans oublier de rappeler les travaux de la revue Questions de communication, une revue certes en info-com mais dans laquelle plusieurs linguistes publient, notamment les thématiques que la revue développe sur les questions du discours dans ses perspectives sociétales.

Par ailleurs, j’ai eu des échanges avec d’autres chercheurs de l’Université de Lorraine comme Guy Achard Bayle et Laurence Denooz.

Que représente le titre de Docteure Honoris Causa de l'Université de Lorraine pour vous ?

C’est une distinction qui m’honore et ce, d’autant qu’elle émane d’une université française réputée et reconnue grâce ses chercheurs et à leurs nombreuses productions scientifiques, grâce aussi au dynamisme de ses structures aussi bien à Nancy qu’à Metz. C’est une belle reconnaissance des pairs qui montre une fois de plus que les frontières n’existent pas dans les domaines de la recherche scientifique et que l’échange et le partage des savoirs et des connaissances peuvent se faire au-delà des continents, au-delà des différences culturelles et au-delà de l’appartenance sexuée ! Car il ne faut pas oublier que je viens d’un pays du Sud (le Maroc) et que je suis une femme !

Quels sont vos projets de recherche et en particulier ceux que vous développez avec le CREM ?

  • la politique linguistique et éducative au Maroc et au Maghreb en général
  • les technolectes: du mot au discours
  • la communication en milieu professionnel
  • la littérature orale (contes et proverbes)
  • les mots et les femmes : entre stéréotypes et harcèlement
  • la question des genres aussi bien dans son acception sexuée que discursive.