Permettre l’accès le plus large possible à la connaissance scientifique et favoriser une communication ouverte entre chercheurs sont des objectifs qui figurent dans le projet de l’Université de Lorraine pour les cinq années à venir. L’université a pris plusieurs décisions qui marquent son engagement en faveur de la science ouverte.
Comme de nombreuses autres universités françaises, l’Université de Lorraine a décidé de ne pas renouveler son abonnement institutionnel au bouquet de près de 2 000 revues de l’éditeur scientifique Springer. La raison principale en est le prix qui n’a cessé d’augmenter au cours des 15 dernières années pour atteindre un niveau difficilement soutenable par les établissements universitaires. Ainsi, de 2007 à 2017, le prix a connu 60% d’augmentation pour atteindre près de 160 000 € sur le périmètre lorrain. C’est le modèle d’abonnement groupé à l’ensemble des revues d’un éditeur (ou big deal), couplé à une augmentation forte et continue des prix qui arrive en bout de course. Il convient par conséquent de réfléchir à une refondation de la communication scientifique qui aille à la fois vers plus d’ouverture (open access), plus de transparence et d’efficience.
C’est dans cette logique que l’Université de Lorraine a été la première université française à signer l’Appel de Jussieu pour la science ouverte et la bibliodiversité en octobre 2017.
Dans la foulée de cet engagement, l’Université de Lorraine a décidé en 2018 d'affecter une partie des crédits dégagés par le désabonnement Springer au soutien financier, dans une logique de partenariat, de plusieurs initiatives d’édition qui répondent à des principes de qualité scientifique, d’ouverture, de transparence et de gouvernance centrée sur les communautés académiques. Il s’agit :
- en Sciences Humaines et Sociales, des plateformes de revues scientifiques OpenEdition (France) et Erudit (Québec). Dans l’aire anglophone, l’université devient le premier établissement français à soutenir la plateforme Open Library of Humanities (Royaume-Uni).
- dans le domaine des sciences expérimentales, l’UL a choisi de soutenir la plateforme Sci-Post (sciences physiques), l’éditeur français EDP Sciences, et l’Epijournal de Géométrie Algébrique (Epiga) qui utilise la plateforme Episciences.
Enfin, l’Université de Lorraine devient la première institution française à rejoindre la Fair Open Access Alliance, structure qui propose aux revues qui le souhaitent un accompagnement méthodologique et financier pour quitter le giron des grands éditeurs commerciaux et rejoindre des plateformes d’édition ouverte.
La quasi-totalité de ces initiatives novatrices a en commun de proposer des modèles d’édition qui sont à la fois gratuits pour le lecteur (open access) et pour l’auteur (absence de paiement d’Article Processing Charges). L’université poursuit par ailleurs sa participation financière aux associations et structures qui favorisent la science ouverte (Directoy of Open Access Journals – DOAJ, Coalition of Open Access Repositories – COAR, Sparc Europe).
« L'Université de Lorraine est très heureuse de soutenir l'ensemble de ces initiatives et de contribuer ainsi au développement de nouveaux modèles d'édition scientifique qui sont ouverts, transparents et centrés sur les communautés académiques. L’Université de Lorraine entend poursuivre et amplifier cette politique en faveur de la science ouverte dans les années à venir, de manière pragmatique et volontaire, en s’intéressant notamment à la question de la gestion et du partage des données de recherche » conclut Frédéric Villiéras, vice-président du Conseil scientifique de l’Université de Lorraine.