Les collections patrimoniales des BU lorraines

 
Publié le 27/11/2017 - Mis à jour le 2/05/2023
Illustration issue de Pier Antonio Micheli, Nova plantarum genera, iuxta Tournefortii methodum disposita,... Florence, 1729

Des éditions littéraires rares de la Belle Epoque, souvent accompagnées d’envois autographes d’écrivains d’envergure ; des archives, manuscrits, cartes et relevés de fouilles réalisées en Grèce dans la seconde moitié du XIXe siècle ; des ouvrages scientifiques du XVIe siècle et des siècles postérieurs, des bibliothèques et archives de chercheurs ayant marqué leur discipline : tels sont quelques exemples des collections patrimoniales conservées dans les BU lorraines, soit environ 63 000 documents dont les plus anciens datent de la fin du Moyen Âge.  Souvent peu connus, pourtant scientifiquement et numériquement importants, ces fonds méritent d’être (re-) découverts par la communauté universitaire.

D’où viennent-ils et qu’y trouve-t-on ?

Il s’agit dans certains cas de dons d’enseignants, de leur vivant ou réalisés par leurs héritiers. Les collections en santé (environ 2380 ouvrages) ont pour une assez large part appartenu à des professeurs de médecine de l’Université de Strasbourg, qui ont opté pour la France après l’annexion de l’Alsace Moselle par l’Empire allemand en 1870.

Un fonds déterminant en archéologie et histoire des religions, ayant appartenu au savant Emile-Louis Burnouf (1821-1907), est un don fait par sa fille Mme de Rouvre en 1923. Archéologue, un des membres de la première promotion (1847-1849) de la toute nouvelle Ecole Française d’Athènes dont il fut ensuite le second directeur entre 1867 et 1875, Emile Burnouf fut un scientifique reconnu, professeur de littérature ancienne à l’Université de Nancy entre 1854 et 1867. Sa correspondance, ses relevés de fouilles, ses croquis fournissent des sources extrêmement riches pour la recherche.

Dans d’autres cas, les fonds sont entrés dans les collections universitaires par achat ou grâce à la générosité d’un bienfaiteur. Par exemple la bibliothèque personnelle et les archives de Paul Meyer (1840-1917), savant spécialisé en philologie romane, un des fondateurs de la Société des anciens textes français et directeur de l’Ecole des Chartes, a été acquise grâce à la générosité de M. Basile Zaharoff en 1919. Il s’agit de près de 6 000 volumes et 7 700 brochures. En mars 2001, avec le soutien financier de la Région, la BU Lettres et sciences humaines de l’Université Nancy 2 fait l’acquisition d’une partie de la bibliothèque de René Taveneaux, vendue aux enchères à l’hôtel Nabécor, soit environ 130 documents publiés entre le XVI et le XVIIIe siècle.

D’autres collections seraient encore à mentionner, comme le fonds des époux écrivains Georges et Cécile Périn à la BU du Saulcy à Metz, ou le corpus juridique de l’époque moderne…

Chaque fonds présente un intérêt réel pour la recherche et l’enseignement, dans la mesure où il contient des sources, parfois inédites, souvent d’importance pour la discipline concernée.

Les BU lorraines s’attachent à la conservation, à la description et à la valorisation de l’ensemble de ce patrimoine universitaire : par le signalement dans ULysse, mais aussi par la numérisation et la mise en ligne de corpus sélectionnés, dans la bibliothèque numérique Pulsar. Les documents non numérisés sont consultables sur place, en salle de lecture, sur autorisation.

Fonds Burnouf. Pièces relatives aux fouilles de Santorin. 19e siècle. Dessin d'une aiguière
Cours complet d'anatomie peint et gravé en couleurs naturelles par M.A.E. Gautier d'Agoty, second fils ; et expliqué par M. Jadelot, Professeur d'Anatomie à la Faculté de Médecine de Nancy, & de l'Académie des Sciences & Belles-Lettres de la même Ville. A Nancy. 1773.
Envoi autographe d’Eshmer-Valdor à Georges Périn, in Les Thuribulums affaissés (1905).