Ce printemps, le laboratoire CREAT de l’Université de Lorraine collabore avec Fenêtres sur le Japon et l’Espace Koltès pour vous proposer deux projections-débats autour de problématiques sociales touchant le Japon contemporain. Venez découvrir ces films documentaires engagés, primés au Festival Fenêtres sur le Japon 2023, et bénéficiez d’éclairages de chercheur.ses de l’Université de Lorraine. Un temps de débat sera ouvert suite aux projections.
*L’association “Fenêtres sur le Japon” a été fondée en 2019 par Nicolas Pinet, sociologue spécialiste de la pauvreté au Japon, et Dimitri Ianni, programmateur et critique spécialiste du cinéma japonais, avec pour volonté de faire dialoguer cinéma et sciences sociales et de construire un réseau de diffusion de documentaires japonais contemporains. Les activités de l’association sont soutenues par le Centre de recherches sur le Japon de l’EHESS et l’équipe Populations japonaises des laboratoires IFRAE et CRCAO. L’association organise des projections-débats de documentaires japonais inédits, sous-titrés en français, dans plusieurs cinémas et universités de France métropolitaine via un réseau d’enseignant.es-chercheur.ses. Tous les deux ans, l’association tient un festival à Paris, à l’automne, et récompense un à plusieurs films sous la forme d’un sous-titrage en français et d’une reprogrammation.
Kurdes de Tokyo, Hyûga Fumiari (2021)
Vendredi 25 avril, 14h30 - VOSTFR
Séance présentée par Mathieu MALLARD, doctorant spécialiste du cinéma japonais
Synopsis : Au Japon, il est extrêmement difficile d’obtenir le statut de réfugié (en 2019 le taux d’acceptation était de 0,4 %). Ce documentaire, fruit de cinq ans d’entretiens, pointe sa caméra sur la vie de deux jeunes Kurdes qui tentent de vivre à Tokyo. Özhan travaille illégalement dans la démolition de bâtiments dans l’espoir de réaliser ses rêves, tout en luttant contre un fort sentiment d’aliénation vis-à-vis de son père et de la société japonaise. Son ami Ramazan, jeune bachelier empli d’optimisme, souhaite intégrer une école d’interprétariat, tandis que son oncle Mehmet est détenu dans un centre de rétention depuis plus d’un an.
Séance 2 :
Tokyo Uber Blues, Aoyagi Taku (2022)
Mercredi 30 avril, 14h30 - VOSTFR
Séance présentée par Lucie RYDZEK, doctorante spécialiste du cinéma japonais, et Quentin MOSCATO, doctorant en sociologie
Synopsis : Avec la pandémie de Covid-19 au Japon, AOYAGI Taku, jeune diplômé d’une école de cinéma lesté d’une dette étudiante de 35 000 € se retrouve au chômage. Il décide de quitter sa région natale pour tenter sa chance à Tokyo, en rejoignant la plateforme de livraison Uber Eats. À l’aide d’un dispositif minimaliste, équipé de son smartphone et d’une caméra GoPro, le réalisateur filme son quotidien. Il nous entraîne dans une plongée inédite dans la capitale en pleine crise sanitaire, vue du côté du monde du travail et des « indispensables ». Autobiographie documentaire burlesque d’un Sisyphe millénial, Tokyo Uber Blues interroge, non sans autodérision, les nouvelles formes d’asservissement du « capitalisme de plateforme » et leur impact sur les rapports sociaux.